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Il appela sur le pays la famine,17
Mais devant eux il envoya un homme,18
On lui met aux pieds des entraves,19
il souffrait pour la parole du Seigneur,20
Le roi ordonne qu’il soit relâché,21
Il fait de lui le chef de sa maison,22
pour que les princes lui soient soumis,23
Alors Israël entre en Égypte,24
Dieu rend son peuple nombreux25
ceux-là, il les fait se raviser,26
Mais il envoie son serviteur, Moïse,27
pour annoncer des signes prodigieux,
Commentaire
Présence et action
Le peuple d’Israël doit continuer sa route pour se rendre en terre promise. Tâche phénoménale qu’il ne peut pas accomplir seul.
Cette invitation à l’action est accompagnée d’une promesse sur l’avenir: l’intervention d’un ange. Mais tout cela ne semble pas suffire à Moïse; d’ailleurs cela nous suffirait-il dans une situation similaire?
Moïse a besoin d’appuyer cette promesse sur l’expérience du Seigneur présent à ses côtés. Il ne lui suffit plus de dialoguer avec Dieu, il a besoin de le voir. C’est-à-dire de vivre une expérience forte et quasi intime de la présence divine.
Si ce besoin d’expérimenter la présence de Dieu est compréhensible (Dieu ne semble pas s’en offusquer!), il n’est pas sans danger. Expérimenter la présence de Dieu nous soumet à la tentation de chercher à le maîtriser. Expérimenter Dieu peut conduire à vouloir lui «mettre le grappin dessus».
C’est pour répondre à ce besoin, mais aussi pour éviter la tentation de maîtrise absolue que la réponse de Dieu est paradoxale.
Il ne peut certes pas être vu, mais pourtant se donne à percevoir. Il est perceptible, mais pas visible pleinement. Il se dérobe à la vue toujours à nouveau – comme son Fils dans l’auberge d’Emmaüs et les rencontres subséquentes avec les disciples pendant les quarante jours qui séparent Pâques de l’Ascension.
C’est tout le paradoxe de notre vie spirituelle, mais aussi toute sa saveur.