10
Prends pitié de m
oi, Seigneur,
je su
is en détresse. *
La douleur me r
onge les yeux,
la g
orge et les entrailles.
11
Ma vie s’ach
ève dans les larmes,
et mes ann
ées, dans les souffrances. *
Le péché m’a fait p
erdre mes forces,
il me r
onge les os.
12
Je suis la risée de mes adversaires
et même de mes voisins, †
je fais pe
ur à mes amis *
(s’ils me voient dans la r
ue, ils me fuient).
13
On m’ignore comme un m
ort oublié, *
comme une ch
ose qu’on jette.
14
J’entends les calomn
ies de la foule :
de tous côt
és c’est l’épouvante. *
Ils ont tenu cons
eil contre moi,
ils s’accordent pour m’ôt
er la vie.
~
15
Moi, je suis sûr de t
oi, Seigneur, †
je dis : « Tu
es mon Dieu ! » *
16
Mes jours sont dans ta m
ain : délivre-moi
des mains host
iles qui s’acharnent.
17
Sur ton serviteur, que s’illum
ine ta face ; †
sauve-m
oi par ton amour. *
18
Seigneur, garde-m
oi d’être humilié,
m
oi qui t’appelle.
~
Commentaire
La nuée de témoins
L'expression la " nuée des témoins ", très prisée au 19e siècle autour d'Alexandre Vinet, a été utilisée dans une ambiance " missionnaire ", pour inviter les chrétiens à donner leur témoignage.
Le nombre des témoins de Jésus-Christ - en grec, cela se dit 'martyrs' … - est incalculable, dense comme un nuage. On en repère d'authentiques dans l'Ancien Testament, qui déjà précèdent leur Maître ! À plus forte raison dans les écrits chrétiens qui circulent au premier siècle. Ils sont aussi les moteurs de l'histoire de l'Eglise, même débutante.
Le terme a été repris aussi dans une perspective œcuménique de reconnaissance mutuelle du témoignage dû à la Parole par chaque confession chrétienne. " Les regards fixés sur Jésus " : cette belle confession de foi brille au cœur du message chrétien.
Les images sont celles du combat ou du sport : l'endurance physique.
Elles nous font entrer aussi dans le domaine de l'éducation, si tant est que ce mot signifie " conduire hors de " - hors de l'ignorance.
Dans l'esprit des anciens, l'éducation reposait sur la répréhension, voire le châtiment - que seul le père ou une autorité de type paternel avait le droit d'infliger.
" C'est pour votre éducation que vous souffrez. C'est en fils que Dieu vous traite ".
Les chicanes que les croyants d'alors subissent ne sont pas le signe de l'abandon de Dieu. Au contraire, Hébreux invite ses lecteurs à considérer ces épreuves comme une preuve de la paternité active de Dieu, qui dirige les siens, les exerce, les remettant ou conservant dans le droit chemin de sa volonté.
Cette correction tournera à leur profit : marchant sur les traces de Jésus lui aussi mis à l'épreuve par le Père, ils peuvent trouver en lui le courage de la foi dans tous les parcours semés d'obstacles.