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Heureux le peuple qui connaît l’ovation !17
tout le jour, à ton nom il danse de joie,18
Tu es sa force éclatante ;19
Oui, notre roi est au Seigneur ;20
Autrefois, tu as parlé à tes amis,21
« J’ai trouvé David, mon serviteur,22
et ma main sera pour toujours avec lui,23
« L’ennemi ne pourra le surprendre,24
j’écraserai devant lui ses adversaires25
« Mon amour et ma fidélité sont avec lui,26
j’étendrai son pouvoir sur la mer27
« Il me dira : Tu es mon Père,28
Et moi, j’en ferai mon fils aîné,29
« Sans fin je lui garderai mon amour,30
je fonderai sa dynastie pour toujours,
Commentaire
Paradise now ? Paradise again !
L’Esprit de Dieu se répand sur les hommes et sur la nature : la steppe, cet Eden originellement bien arrosé devenu aride, reprend sa verdeur du début exprimée en vergers et forêts. Le droit et la justice poussent dans le verger comme l’arbre de la toute-science dans l’Eden : c’est la paix installée en perpétuité.
Il faut toutefois remarquer que les images de la forêt et du verger, si poétiques qu’elles soient, restent ambivalentes : la forêt, drue comme les rangs de combattants assyriens, évoque la menace maintenant domptée par la puissance des éléments naturels commandités par le Seigneur (la grêle du v. 19) ; le verger, avec sa luxuriance de fruits, est non seulement le refuge des amoureux (voir le Cantique des Cantiques), mais hélas celui de la prostitution sacrée où l’homme, s’unissant à la déesse de la fécondité incarnée par une femme, se rend adultère à Dieu qui seul donne la vie.
Ce poème conduit notre regard des terres incultes aux vergers pourvoyeurs de fruits (en hébreu Carmel), et de ceux-ci à la forêt vigoureuse, fournisseuse de bois de construction.
La justice s’est installée au milieu des cagettes de fruits pour présider à leur répartition équitable – toujours le souci du pauvre, dont le droit de passer après les récolteurs doit être garanti. Justice, Paix et Sécurité : un enfantement en cascades, le « shalom » dans tous ses états.
« Semer près de l’eau » : signe de la confiance communautaire retrouvée, car bien que les points d’eau soient des zones de rencontre fréquentées par gens et tribus de toute provenance, personne ne portera la main sur les semis, ce futur en train de lever.