97
De quel amour j’aime ta loi :98
Je surpasse en habileté mes ennemis,99
Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,100
Je surpasse en intelligence les anciens,101
Des chemins du mal, je détourne mes pas,102
De tes décisions, je ne veux pas m’écarter,103
Qu’elle est douce à mon palais ta promesse :104
Tes préceptes m’ont donné l’intelligence :
Commentaire
Fragments de vie
Qu'est-ce que mon être intérieur ?
Ce sont mes doutes, mes souffrances, mes regrets, mes peurs aussi, tout ce que je ne peux pas extérioriser.
Mais ce sont aussi mes espoirs, mes attentes intimes, tout ce qui me garde ouvert vers un avenir.
A cet être intérieur inconstant, fragile, cette prière de Paul rappelle que seul l'Esprit de Dieu peut le fortifier, le faire résister à la résignation, voire au désespoir. C'est la puissance de résurrection de Dieu qui chaque fois me fait revivre, me fait discerner la vraie dimension de toute chose, m'ouvre à un « amour qui dépasse toute connaissance » (v. 18) et me fait partager à une parcelle de la plénitude de Dieu. Ces moments « ressuscités » de plénitude partagée surgissent au sein des moments de vide intérieur.
Dans une de ses lettres de prison, Dietrich Bonhoeffer dit que peut-être nos vies sont faites de fragments que Dieu trie, des fragments de plénitude mêlés à des fragments bons à être jetés au panier. L'important est de savoir discerner le fragment de vie où une plénitude nous attend, dont la réalisation dépend de Dieu seul.
Malgré ce que le texte semble suggérer, Paul ne proclame pas ici un christianisme triomphaliste. Il prie pour ceux dont les fragments de vie ont besoin d'être triés afin que la foi, l'espérance et l'amour puissent s'accrocher à la plénitude de Dieu.
Cette prière s’adresse « à celui qui peut, par sa présence qui agit en nous, faire infiniment au-delà de ce que nous demandons et concevons. »