2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
L’inexplicable s’éclaire quand on le chante!
Ce chant, en forme de confession de foi, est un cri du cœur: dans l’euphorie de la victoire, mesurant à la fois la puissance de Dieu et le péril auquel ils viennent d’échapper, Moïse et les siens n’ont pas assez de mots pour exprimer le désastre égyptien et leur émerveillement face à ce salut que Dieu a envoyé en force pour soutenir le courage d’Israël.
La liturgie et la poésie religieuse d’Israël ne revêtiront pas tous les jours ces vêtements de fête: il y aura des lendemains amers. Mais la confiance de Moïse demeure exemplaire.
Derrière ce triomphe édifié sur le socle d’un malheur – les siècles d’une servitude sans cesse croissante en Egypte – nous pouvons discerner les chants de Pâques, cette louange qui proclame la force de la vie, la victoire sur la mort.
Et si les termes et images utilisés paraissent un peu brutaux, incompatibles avec ce que nous croyons de l’amour de Dieu, ils disent bien cette puissance inouïe que le Père tient en réserve pour ses enfants, convoquant à leur secours les forces de sa création et, don ultime les récapitulant tous, la mort endurée et la résurrection victorieuse de son Fils, prélude à la nôtre – si du moins nous consentons à traverser avec lui l’humainement impossible.