Â
8
Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;Â
Â
9
loin des méchants qui m’ont ruiné,Â
Â
10
Ils s’enferment dans leur suffisance ;Â
Â
11
Ils sont sur mes pas : maintenant ils me cernent,Â
Â
12
comme des lions prêts au carnage,Â
Â
13
Lève-toi, Seigneur, affronte-les, renverse-les ;Â
Â
14
Que ta main, Seigneur, les exclue d’entre les hommes, *Â
Â
Â
Â
Â
Â
15
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :Â
Commentaire
Voici deux hommes qui te cherchent. Mets-toi en route avec eux!
Certes, il y a les heures canoniques de prière, même chez les Juifs mais quelle idée m’a pris, à moi Pierre, de monter sur la terrasse pour cet office? Maintenant me voilà tout dépaysé, transporté dans un monde qui m’est totalement étranger. Je ne comprends pas: devrais-je faire ce qui m’a été de toujours interdit, moi qui n’ai jamais enfreint ces règles?
Bien sûr, on peut rêver d’un monde sans barrières, sans interdits … Mais est-ce bien là la volonté de Dieu?
Laisse-moi au moins une nuit pour réfléchir, Seigneur! Au moins le temps d’en parler aux autres: que vont penser les frères de Jérusalem? Est-ce vraiment tout de suite que je dois obéir à ton appel, me rendre chez ce nommé Corneille? Puis-je croire que ces gens qui, à la porte, me demandent de les suivre ne le font pas pour m’employer à leur cause, au service de leur idéologie, au profit de leurs intérêts – mais bien par obéissance à ta volonté?
J’ai envie de répondre comme lorsque le Seigneur s’est accroupi devant moi pour me laver les pieds: «Non, jamais de la vie!» Pourtant, longtemps après j’ai compris qu’en refusant j’aurais manqué l’essentiel.
Alors maintenant, vais-je refuser d’entendre cet appel qui me dérange?