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61
il laisse capturer sa gloire,Â
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62
Il livre son peuple à l’épée,Â
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63
le feu a dévoré les jeunes gens,Â
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les prêtres sont tombés sous l’épée,Â
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65
Le Seigneur, tel un dormeur qui s’éveille,Â
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frappe l’ennemi à reversÂ
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Il écarte la maison de Joseph,Â
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68
Il choisit la tribu de Juda,Â
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69
Il a bâti comme le ciel son temple ;Â
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70
Il choisit David son serviteur ;Â
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il l’appelle à quitter ses brebis *Â
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72
Berger au cÅ“ur intègre,Â
Commentaire
Plus près de toi, mon Dieu ?
L’un monte et descend. C’est Moïse, qui fait des jours et des jours de marche entre Dieu et son peuple. Imaginez-vous cela, qu’il faille tout un chemin, des kilomètres de pente raide, pour que le courant passe ?
L’autre amène la vie, il délivre, il sauve – mais si on s’approche de lui on risque la mort. C’est Dieu. Imaginez-vous cela, que ce Dieu à qui nous voulons nous confier soit comme la foudre qui frappe, comme un incendie en marche, ou un volcan en éruption ?
Et voici ceux qui se préparent, se mettent sur leur trente-et-un, et attendent une rencontre, mais ne peuvent s’approcher de peur d’être détruits. Imaginez-vous cela ?
C’est le peuple choisi par Dieu. Ne pouvant décrire le Seigneur, ils l’ont évoqué comme ce feu, ce bruit de tonnerre, ce tremblement de terre irrésistible. Poésie de la vision qui nous transmet la trace de la Présence.
Il leur a promis une raison de vivre, un sens à leur existence – et les voilà écartés, exclus de la communication avec lui.
Ce texte de paradoxes et de contrastes est au centre de l’Exode. Comme au centre de la vie croyante.
Rencontrer Dieu : mission impossible ? Et pourtant, il a passé par nos vies. Elles en sont irradiées. Et comme le récit de l’Exode, elles portent la marque d’une présence incandescente.
Nous en souviendrons-nous quand tout sera redevenu sombre, froid autour de nous, comme un volcan éteint ?