16
Je revivrai les expl
oits du Seigneur
en rappelant que ta just
ice est la seule.
17
Mon Dieu, tu m’as instru
it dès ma jeunesse,
jusqu’à présent, j’ai proclam
é tes merveilles.
18
Aux jours de la vieill
esse et des cheveux blancs,
ne m’abandonne p
as, ô mon Dieu ;
et je dirai aux hommes de ce t
emps ta puissance,
à tous ceux qui viendr
ont, tes exploits.
19
Si haute est ta just
ice, mon Dieu, †
toi qui as f
ait de grandes choses :
Dieu, qui d
onc est comme toi ?
20
Toi qui m’as fait voir tant de ma
ux et de détresses,
tu me feras v
ivre à nouveau,
à nouveau tu me tireras des ab
îmes de la terre, *
21
tu m’élèveras et me grandiras,
tu reviendr
as me consoler.
22
Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe
pour ta vérit
é, ô mon Dieu ! *
Je jouerai pour toi de ma cithare,
S
aint d’Israël !
23
Joie sur mes lèvres qui ch
antent pour toi,
et dans mon âme que tu
as rachetée !
24
Alors, tout au long du jour,
ma langue redir
a ta justice ; *
c’est la honte, c’est l’infamie
pour ceux qui ve
ulent mon malheur.
Commentaire
L'arroseur arrosé
Paul serait-il sauvé par la... rhétorique?
A partir de l'énumération précédente des dépravés de service, les mots qui ouvrent notre extrait claquent comme une belle reprise critique: n'avait-on pas subrepticement oublié que, dans la pensée de l'apôtre, Dieu livrait les impies aux passions qui les abîment?
Cette approche, quoique très empreinte de providence, où Dieu est encore cru et compris comme celui qui gouverne tout, permet néanmoins de barrer la route à toute prétention de jugement sur ceux-là mêmes qu'on vient de décrier, car le seul jugement qui puisse s'exercer est celui de Dieu, et de Dieu seul. De fait, on n'est pas loin de la prédestination dont l'écho calviniste sera tellement puissant, pour le meilleur comme pour le pire. Mais on se souvient qu'elle pointait elle aussi sur cette expérience universelle qu'est l'exigence de la justice.
Il y a dans l'argument comme un soupçon de désespoir qui laisse un goût amer quand on a fini de mâcher ce passage. Mais il faudra s'en contenter.
Surtout quand on a tenté de gravir ce texte escarpé dont l’ascension s’avère rude.
Que l'eau vienne à manquer, qu'on puisse ne pas être rafraîchi-e autant qu'on l'espérait, il faudra, paraît-il, se contenter de suçoter des cailloux pour avoir l'impression d'être désaltéré-e par sa propre salive. Paul nous propose donc quelques cailloux, qui ne sont pas encore son intention théologique la plus aboutie, mais peut-être simplement les mots recevables par ses interlocuteurs, voire des artifices rhétoriques sur le chemin de son Evangile.