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3
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,Â
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4
Lave-moi tout entier de ma faute,Â
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5
Oui, je connais mon péché,Â
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6
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,Â
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7
Moi, je suis né dans la faute,Â
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8
Mais tu veux au fond de moi la vérité ;Â
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9
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;Â
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10
Fais que j’entende les chants et la fête :Â
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11
Détourne ta face de mes fautes,Â
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12
Crée en moi un cÅ“ur pur, ô mon Dieu,Â
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13
Ne me chasse pas loin de ta face,Â
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14
Rends-moi la joie d’être sauvé ;Â
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15
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;Â
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16
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,Â
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17
Seigneur, ouvre mes lèvres,Â
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18
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,Â
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19
Le sacrifice qui plaît à Dieu,Â
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20
Accorde à Sion le bonheur,Â
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21
Alors tu accepteras de justes sacrifices,Â
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Commentaire
Corps accord
Merveilleuse liberté chrétienne, qui permet d'aborder la vie avec reconnaissance et décontraction, sans nous soucier de ce que nous faisons, puisque notre foi est ce lien privilégié à Dieu et à la liberté qu'il ouvre devant nous ! … Oui, « tout est permis » : la conclusion s'impose d'elle-même, et les Corinthiens, bien sûr, ne manquent pas d'y adhérer …
Paul serait assez d'accord avec ce slogan, « Tout est permis », si cela ne conduisait pas ses protégés à mépriser le corps : privilégier la relation spirituelle. Tant qu'on reste fidèle dans la foi, c'est ce qui compte, non ?
Devant cette stratégie d'évitement, Paul tempère et réitère le principe de cohérence : croire en Dieu n'est pas seulement une affaire spirituelle ! Cela a des incidences sur notre manière d'être au monde, sur notre lien au monde et aux autres. Et finalement à nous-mêmes. Et le seul média de ce lien, c'est mon corps.
Dans la Bible, le corps, c'est l'humain inscrit au concret de l'existence, avec ses limites et sa beauté. Chez Paul, c'est l'humain visible dans ses relations : c'est là qu'il est rencontré par la réalité du prochain … et la volonté de Dieu. L'apôtre cherche à réconcilier les Corinthiens avec leur corporéité : on honore Dieu en assumant notre corps, et non en déniant les contingences de celui-ci.
Après des siècles de dénigrement chrétien, de méfiance voire de dégoût, difficile d'avoir un rapport désencombré et serein au corps. C'est pourtant la clef inattendue d'une vie spirituelle équilibrée.