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1
Pourquoi ce tumulte des nations,Â
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2
Les rois de la terre se dressent,Â
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3
« Faisons sauter nos chaînes,Â
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4
Celui qui règne dans les cieux s’en amuse,Â
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5
puis il leur parle avec fureurÂ
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6
« Moi, j’ai sacré mon roiÂ
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7
Je proclame le décret du Seigneur ! †Â
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8
Demande, et je te donne en héritage les nations,Â
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9
Tu les détruiras de ton sceptre de fer,Â
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10
Maintenant, rois, comprenez,Â
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11
Servez le Seigneur avec crainte,Â
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12
Qu’il s’irrite et vous êtes perdus :Â
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Commentaire
Dieu seul juge
Un jour viendra où les nations reconnaîtront la souveraineté de Dieu. C’est une promesse porteuse d’espérance que porte Esaïe. Mais c’est aussi indirectement et a contrario une critique acerbe adressée à ce peuple choisi: son incapacité à reconnaître ses errements, son éloignement progressif du chemin de Dieu. Viendra le moment où ce sont ces ‘nations’ – terme parfois méprisant dans certaines bouches pieuses du ‘peuple élu’ – qui montreront le chemin de la repentance, comme Ninive dans l’histoire de Jonas. La paix et la bénédiction ne reviendront que lorsque le peuple et les nations auront admis qu’ils ne peuvent pas être juges d’eux-mêmes.
Il faut une instance extérieure, arbitrale: Dieu se présente pour cet office.
Le jugement qu’il fera ‘sortir’ – le verbe est celui d’une plante qui germe, pousse – fera apparaître l’incompatibilité entre la confiance dont on prétend créditer Celui qui mène le monde et celle que l’on place, en fait, dans les armes que l’on pense propres à le «sauver». Le prophète est clair: seule la confiance en la Lumière du Seigneur permettra de s’en sortir et de transformer ce qui nourrit la guerre – les armes – en ce qui nourrit les humains – outils artisanaux et aratoires.
C’est de Dieu seul qu’il faut attendre la délivrance de situations biaisées. Les moyens les plus subtilement diplomatiques ne pourront rien apporter de fondamentalement nouveau.