1
Seigneur, ent
ends ma prière ; †
dans ta justice éco
ute mes appels, *
dans ta fidélit
é réponds-moi.
2
N’entre pas en jugement av
ec ton serviteur :
aucun vivant n’est j
uste devant toi.
3
L’ennemi ch
erche ma perte,
il foule au s
ol ma vie ;
il me fait habit
er les ténèbres
avec les m
orts de jadis.
4
Le souffle en m
oi s’épuise,
mon cœur au fond de m
oi s’épouvante.
5
Je me souviens des jours d’autrefois,
je me redis to
utes tes actions, *
sur l’œuvre de tes m
ains je médite.
6
Je tends les m
ains vers toi,
me voici devant toi comme une t
erre assoiffée.
7
Vite, réponds-m
oi, Seigneur :
je suis à bo
ut de souffle !
Ne me cache p
as ton visage :
je serais de ceux qui t
ombent dans la fosse.
8
Fais que j’entende au mat
in ton amour,
car je c
ompte sur toi.
Montre-moi le chem
in que je dois prendre :
vers toi, j’él
ève mon âme !
9
Délivre-moi de mes ennem
is, Seigneur :
j’ai un abr
i auprès de toi.
10
Apprends-moi à f
aire ta volonté,
car tu
es mon Dieu.
Ton so
uffle est bienfaisant :
qu’il me guide en un pa
ys de plaines.
11
Pour l’honneur de ton nom, Seigne
ur, fais-moi vivre ;
à cause de ta justice, tire-m
oi de la détresse.
Commentaire
Queue entre les jambes, mais altière la tête …
Selon ses dires, Job peut se présenter à Dieu la tête haute.
Je me suis interdit l’adultère, jusque dans mes regards sur les jolies femmes, suivant avant la lettre le Sermon sur la Montagne à cet égard (Mt 5, 27-30).
Je ne me suis pas laissé dérouter par le mensonge et la fraude. Je me suis conduit avec mes serviteurs et servantes avec la mansuétude dont je voulais que le Seigneur Dieu fît preuve à mon égard à l’heure de lui rendre des comptes. Ai-je jamais fermé ma porte aux faibles, aux veuves, à l’orphelin, à l’affamé, au sans-abri?
Ignorant la vanité des consolations qui lui sont offertes, il quitte l’argumentation pour se tourner vers l’introspection. Il compte y trouver des ressources pour documenter sa défense ultime. Comment Dieu reçoit-il ce flot de paroles et de questions? Il ne peut qu’écouter et entendre – et Job ne pourra qu’imiter cette attitude, qui le fera passer du monologue au dialogue. Laissons mûrir!
Avec Job, nous quitterons la demeure des donneurs de leçon et suivrons le chemin incertain des chercheurs de Dieu, acceptant les surprises et l’inattendu …
Pour le moment, Job poursuit la liste de ses états de service jusqu’à la fin du chapitre (v. 40). Le point le plus actualisé – écologie et justice sociale – me semble être, parce qu’il est le dernier mentionné: «Ai-je poussé les champs à se plaindre de moi, ai-je fait pleurer les sillons de la terre?».