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Tel un berger, il conduit son peuple,53
Il les guide et les défend, il les rassure ;54
Il les fait entrer dans son domaine sacré,55
Il chasse des nations devant eux,56
Mais ils bravaient, ils tentaient le Dieu Très-Haut,57
ils déviaient comme leurs pères, ils désertaient,58
Leurs hauts lieux le provoquaient,59
Dieu a entendu, il s’emporte,60
il quitte la demeure de Silo,
Commentaire
C’était mieux avant
Maintenant c’est pire qu’avant. Parce que nous vivons maintenant. Et que la vie maintenant – quel que soit ce « maintenant » ! – est traversée de défis à relever, de manques à affronter, d’impasses à contourner, de déceptions à supporter.
Les défis d’avant, et le chemin pour s’en sortir, on les a oubliés.
C’était le bon temps, forcément, puisqu’il est révolu, disparu, avec ses questions résolues comme ses problèmes restés sans réponse.
Tandis que maintenant, c’est forcément pire. Puisque c’est maintenant et que c’est à nous que ça arrive…
Dieu est-il là, oui ou non, comme il l’avait promis ?
Ou sommes-nous seuls avec l’insurmontable ? Seuls avec nos besoins vitaux, seuls avec une liberté qui ne garantit rien.
Le Dieu libérateur ne fait pas le poids face au Dieu de mes rêves et de mes angoisses : le Dieu-garantie, le Dieu-solution.
Ce récit d’autrefois que nous lisons aujourd’hui raconte l’angoisse. Et le nom est resté : non pas « prière et miracle », mais « épreuve et querelle ».
Ce qui aide à vivre, ce n’est pas de savoir comment ceux d’avant s’en sont sortis. C’est de réaliser qu’eux aussi se demandaient ce que Dieu peut bien fabriquer.
Et qu’ils ont osé le dire.
Et qu’il les a rejoints.
« Seigneur, aujourd’hui dans le désert que je traverse, ne reste pas loin, cherche avec moi la source. Dans l’impasse où je me trouve, ne reste pas loin, cherche avec moi un chemin ! »