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1
Seigneur, je t’appelle : accours vers moi !Â
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2
Que ma prière devant toi s’élève comme un encens,Â
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3
Mets une garde à mes lèvres, Seigneur,Â
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4
Ne laisse pas mon cÅ“ur pencher vers le malÂ
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5
que le juste me reprenne et me corrige avec bonté.Â
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6
Voici leurs juges précipités contre le roc,Â
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7
« Comme un sol qu’on retourne et défonce,Â
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8
Je regarde vers toi, Seigneur, mon Maître ;Â
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9
Garde-moi du filet qui m’est tendu,Â
Commentaire
Une personne de confiance qui interpelle.
Nathan est une personne de confiance à la cour du roi. De plus, il est prophète.
Une double confiance et double loyauté qui l’obligent à parler. L’espérance, la promesse contenue dans le demi-verset d’hier a besoin de porte-parole en chair et en os, de leur compétence à analyser la situation.
Comme dans l’épisode de la femme de Tekoa (2 Sam 14), Nathan choisit le mode du récit pour interpeller David. Ce mode lève la méfiance d’un David qui doit être pris de mauvaise conscience et lui donne de voir ses actes sous un autre angle. La colère du roi révèle l’enjeu de sa faute : ce qui a été mis en danger, c’est le respect de chacun, la sécurité, le respect des liens, une loi qui ne soit pas celle du plus riche ou du plus puissant. Alors tombe cette conclusion choc : « Cet homme, c’est toi ! »
Le récit de Nathan a permis à David de prendre conscience de ce que, tout au fond de lui, il savait déjà . Et de désarmer le secret en le mettant sur la table, en pleine lumière.
Outré de la conduite du riche dans le récit de Nathan, David s’écrie littéralement au v. 5 : « c’est un fils de la mort » – en effet, son action n’est pas au service de la vie.
Nathan ne s’élève pas en garant d’une morale ou en défenseur d’une victime.
Pour lui, c’est Dieu lui-même que David a offensé. Ce qu’il a fait est un acte d’ingratitude envers Dieu et ses bienfaits.
La bonté et la confiance reçues de Dieu, plutôt qu’en générer d’autres, ont été dévoyées aux fins de ses propres désirs et de son pouvoir.
Dans ta bonté, Seigneur, mets sur notre route des amis loyaux pour nous interpeller quand c’est nécessaire. Et quand c’est nous qui interpellons, apprends-nous à le faire avec tact.