13
De tes demeures tu abre
uves les montagnes,
et la terre se rassasie du fru
it de tes œuvres ;
14
tu fais pousser les prair
ies pour les troupeaux,
et les champs pour l’h
omme qui travaille.
De la terre il t
ire son pain :
15
le vin qui réjou
it le cœur de l’homme,
l’huile qui adouc
it son visage,
et le pain qui fortif
ie le cœur de l’homme.
16
Les arbres du Seigne
ur se rassasient,
les cèdres qu’il a plant
és au Liban ;
17
c’est là que vient nich
er le passereau,
et la cigogne a sa mais
on dans les cyprès ;
18
aux chamois, les ha
utes montagnes,
aux marmottes, l’abr
i des rochers.
19
Tu fis la lune qui m
arque les temps
et le soleil qui connaît l’he
ure de son coucher.
20
Tu fais descendre les tén
èbres, la nuit vient :
les animaux dans la for
êt s’éveillent ;
21
le lionceau rug
it vers sa proie,
il réclame à Die
u sa nourriture.
22
Quand paraît le sol
eil, ils se retirent :
chacun g
agne son repaire.
23
L’homme s
ort pour son ouvrage,
pour son trav
ail, jusqu’au soir.
~
Commentaire
Jérémie chez le potier
Quelle belle image!
Un potier n’arrive pas à réaliser son idée. Il pourrait se fâcher, jeter l’argile par terre, détruire, abandonner. Mais non, il continue jusqu’à ce qu’il arrive à son but.
Comment ne pas voir dans cette image Dieu, le grand potier du monde qui, sans se lasser et malgré ses déceptions essaie toujours à nouveau de modeler son peuple, pour qu’il soit son œuvre et revienne à lui?
Dieu le souligne: «J’agis envers mon peuple comme ce potier». Il peut donner vie, il peut détruire aussi. Il est libre de ses réactions. Mais l’homme l’est également. Et voici tout le défi! Si l’homme refuse de se laisser modeler par le Seigneur, c’est sa liberté … mais son malheur aussi, car en Dieu seul réside notre bonheur!
Ce que l’on peut retenir de ce texte, au-delà des menaces de punition et d’abandon divins, ce sont les appels à la conversion. Dès qu’Israël se repent, Dieu lui pardonne. Il garde beaucoup d’amour malgré la virulence des mots. Ce texte me fait penser à un père déçu du comportement de son enfant, mais prêt au pardon et au changement.
Et enfin, il nous rappelle que, nonobstant cette parabole de l’argile et du potier, nous ne sommes pas pour autant dans la main de Dieu comme des marionnettes. Libres nous sommes, de cette liberté dangereuse et merveilleuse qui nous permet de faire des choix. Vais-je accepter d’être modelé par Dieu, participant avec lui à ma genèse, ou non?