Samedi 19 Mars 2016

Temps

Temps du carême

Semaine

Samedi de la cinquième semaine

Complément

Psaume

Psaume 35 (34), 11-28

Lève-toi pour me défendre

11
Des témoins injustes se lèvent,
 
   des inconnus m’interrogent. *
12
On me rend le mal pour le bien :
 
   je suis un homme isolé.

13
Quand ils étaient malades,
 
   je m’habillais d’un sac, †
 
je m’épuisais à jeûner ; *
 
   sans cesse, revenait ma prière.

14
Comme pour un frère, un ami,
 
   j’allais et venais ; *
 
comme en deuil de ma mère,
 
   j’étais sombre et prostré.

15
Si je faiblis, on rit, on s’attroupe, †
 
   des misérables s’attroupent contre moi : *
 
des gens inconnus
 
   qui déchirent à grands cris.

16
Ils blasphèment, ils me couvrent de sarcasmes, *
 
grinçant des dents contre moi.

 
          ~

17
Comment peux-tu voir cela, Seigneur ? *
 
Tire ma vie de ce désastre, délivre-moi de ces fauves.

18
Je te rendrai grâce dans la grande assemblée, *
 
avec un peuple nombreux, je te louerai.

19
Qu’ils n’aient plus à rire de moi,
 
   ceux qui me haïssent injustement ! *
 
Et ceux qui me détestent sans raison,
 
   qu’ils cessent leurs clins d’œil !

22
Tu as vu, Seigneur, sors de ton silence !
 
Seigneur, ne sois pas loin de moi !
23
Réveille-toi, lève-toi, Seigneur mon Dieu,
 
pour défendre et juger ma cause !

27
À ceux qui voulaient pour moi la justice,
 
   rires et cris de joie ! *
 
Ils diront sans fin : « Le Seigneur triomphe,
 
   lui qui veut le bien de son serviteur. »

28
    Moi, je redirai ta justice *
 
    et chaque jour ta louange.

Lectures du jour

Commentaire

Un face à Face

Meurtri, laminé, Job a vu ses certitudes bien construites voler en éclats. Et voilà que Dieu lui offre la plus haute manifestation de sa grâce : un face à face, comme avec les grands témoins bibliques.
Le verset 6 ne parle ni de culpabilité morale, ni d’angoisse existentielle, mais du sentiment de finitude et de petitesse de l’être humain, poussière d’univers, face à l’immensité de Dieu dans toute sa force créatrice. Dieu est bien ce « tout Autre » qui déborde et dépasse toute tentative d’enfermement.
Alors, analyser Dieu et ses projets ? Le sommer de rendre des comptes ? Remettre sa bonté en question ? Expliquer définitivement la présence du mal ?

Job a osé parler avec droiture, avec rigueur, en vérité : Il a poussé jusqu’au bout la logique de l’image d’un Dieu « donnant-donnant » pour en montrer l’illusion. Il l’a fait en extériorisant l’abîme de sa souffrance. Il a refusé d’arranger la réalité. Il en est même venu à défier ce Dieu, qui finit par lui apparaître comme irresponsable, sadique… et indigne de la confiance des humains.
Mais le Seigneur ne se dérobe pas. Il se donne lui-même en réponse, dans sa « toute-présence ». Et Job, qui a si longuement combattu une image tordue de Dieu, entrevoit son véritable visage. Il articule des mots de confiance : la puissance divine n’est pas un leurre. C’est bien lui qui détient et donne le sens ultime des choses, des êtres et des événements (v. 2).
Cet espace de reconnaissance et de confiance, un autre viendra l’habiter de sa présence et de son Dieu d’amour : Jésus-Christ.

Sujets de prière

Oraison

Par ta grâce tu nous guéris, Seigneur,
et tu nous donnes déjà les biens du ciel
alors que nous sommes encore sur la terre;
dirige toi-même notre vie de chaque jour
et conduis-la jusqu’à cette lumière
où tu veux nous accueillir,
toi qui es béni pour les siècles des siècles.

Cantique 45-01 (du recueil Alléluia)

Ta volonté, Seigneur mon Dieu