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Pourquoi te glorifier du mal,4
De ta langue affilée comme un rasoir,5
Tu aimes le mal plus que le bien,6
tu aimes les paroles qui tuent,7
Mais Dieu va te ruiner pour toujours,8
Les justes verront, ils craindront,9
« Le voilà donc cet homme10
Pour moi, comme un bel olivier11
Sans fin, je veux te rendre grâce,
Commentaire
Ration de survie et endurance
« Tords-toi de douleur et hurle, Madame Sion, comme la femme qui enfante ! » (10). Ces cris ont beau être ceux de l’accouchement – c'est-à-dire de la naissance d’une ère nouvelle dès le retour de l’Exil de Babylone et, heureusement ! plus ceux des tortures morales et physiques de la déportation – il n’en reste pas moins que le passage du tunnel entre l’aujourd’hui et l’à-venir est long, obscur et dépourvu de garanties humaines tangibles. Il s’agit de tenir ! Il n’y a pour viatique que la parole prophétique et Dieu qui l’inspire. Pour s’accrocher, cela paraît peu, mais c’est capital. Quel défi que la foi !
Il y a la vérité historique, avec ses drames et ses horreurs, et la vérité liturgique, avec ses promesses et certitudes. Il ne faut pas comparer les deux vérités, elles sont presque toujours incompatibles. C’est à un troisième terme qu’il faut les comparer : notre propre comportement. Notre conduite est-elle dictée par la situation historique seulement ? Elle mérite avertissements et critiques. Est-elle dictée par notre espérance ? Elle devient signe de ce qui surviendra malgré tout un jour : la grâce, le pardon de Dieu, la paix et la justice parmi les hommes. Et la délivrance est vraiment au bout de l'épreuve.
Lorsque nous prions « Que ton règne vienne !», n’oublions pas que Dieu nous a déjà exaucés en son Fils. Par son Evangile, les fils sont posés sous les planchers et dans les murs, le câblage de la maison nouvelle est réalisé. Tout le système attend le courant faible ou fort de nos décisions de petite ou grande portée : pour une vie personnelle et communautaire renouvelée sous l’impulsion de l’Esprit qui parle par les prophètes.