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1
Si le Seigneur ne bâtit la maison,Â
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2
En vain tu devances le jour,Â
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3
Des fils, voilà ce que donne le Seigneur,Â
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4
comme des flèches aux mains d’un guerrier,Â
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5
Heureux l’homme vaillantÂ
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Temps ordinaire
Jeudi
Deuxième livre de Samuel, Chap. 12, v. 1-15
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE) , Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Dieu tout-puissant, notre Père,
dans ta bonté insondable,
tu nous accordes un pardon sans limite;
nous t’en prions,
qu’il suscite en nous un esprit de pardon:
que notre amour aille grandissant,
qu’il gagne en clairvoyance,
afin que nous discernions ce qui est bon,
pour nous et pour nos frères;
nous te le demandons par Jésus-Christ,
notre Seigneur.
Prends ma main dans la tienne
Commentaire
Le roi, le militaire loyal, et une petite phrase …
Bethsabée est belle et son nom évoque la « plénitude », le « bonheur ». Elle est l’épouse d’Urie – « le Seigneur est ma lumière ».
Le roi David est seul à Jérusalem ; les guerriers sont au front. « Tout est possible » : un surplus de bonheur à portée de main et la tentation du pouvoir où l’on dispose à sa guise.
Le récit ne décrit ni les sentiments de Bethsabée, ni ceux de David. Un verbe est révélateur : David envoie. Il maîtrise, gère: il envoie Joab et ses serviteurs au front (1) ; pour savoir (3); il envoie la prendre (4). David a le pouvoir, il dispose, détaché.
Pincée d’humour : c’est alors la femme qui envoie (5) pour dire qu’elle est enceinte. Les indications sur son cycle ne laissent pas de place au doute : David est le père. Grain de sable? David encore maîtrise, il a le pouvoir et cherche à brouiller l’origine de l’enfant : il envoie demander à Joab de lui envoyer Urie.
Revenu du front, en permission spéciale, Urie a le pouvoir et la possibilité de rentrer chez lui, de coucher avec sa femme. Mais il est solidaire de l’arche et de ses compagnons d’armes qui dorment sous des huttes à même le sol ; il se sent lié par l’abstinence imposée aux soldats en campagne.
« Tout est possible, mais.. »
Le contraste est fort entre les deux hommes. La loyauté et la rectitude d’Urie mettent à mal les plans du roi David.
En surface et pour David, tout a été bien géré : les rites et le temps du deuil ont été respectés, David prend Bethsabée pour femme ; ils accueillent leur fils.
Mais un demi-verset clôt le chapitre (27b). Presque rien, un commentaire …
Sa sobriété frappe après les développements consacrés à ce que doit annoncer et ce qu’annonce le messager. Une toute petite phrase, mais elle s’enracine dans la promesse de celui qui a donné à son peuple un cadre de lois pour vivre heureux, elle vient de celui qui en est le garant, elle vient de celui que Job (19,25) appelle « mon rédempteur ». Cette phrase est la voie des sans-voix, la porte-parole des opprimés. Elle rend justice à l’indignation du lecteur et elle dénonce l’aspect bancal de l’édifice colmaté.
Elle démasque une « justice » qui n’est pas celle qui convient au pouvoir que Dieu a délégué à son oint.