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2
Les cieux proclament la gl
oire de Dieu,
Â
le firmament raconte l’ouvr
age de ses mains.
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3
Le jour au jour en l
ivre le récit
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et la nuit à la nuit en d
onne connaissance.
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4
Pas de par
oles dans ce récit,
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pas de v
oix qui s’entende ;
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5
mais sur toute la terre en par
aît le message
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et la nouvelle, aux lim
ites du monde.
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LÃ , se trouve la deme
ure du soleil : â€
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6
tel un époux, il par
aît hors de sa tente,
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il s’élance en conquér
ant joyeux.
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7
Il paraît où comm
ence le ciel, â€
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il s’en va jusqu’où le ci
el s’achève :
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rien n’éch
appe à son ardeur.
Commentaire
Pourrais-tu parler en clair, Seigneur ?
C'est chaque fois la même chose ! On a beau le presser, Jésus reste allusif, paradoxal, abscons, aussi clair qu'une nuit sans lune. Depuis le temps, on aurait dû comprendre. Mais non ! Il s'en trouve toujours pour vous faire des plans, vous déballer un calendrier, vous infliger une apocalypse de circonstance.
Du texte, il me vient le mot « surprise » : pour dire sans le dire, Jésus emploie des images suggestives qui toutes pointent vers l'effet de surprise, vers l'impréparable, l'inprogrammable, l'inagendable – c'en est à tel point que ces mots, s’ils n'existent pas, sont composés pour l'occasion.
D'évocation en paradoxe, Jésus surfe sur la question de la fin, répond sans répondre, essaie de nous faire comprendre que cette réponse, en somme, est un peu vaine: « Le règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable », on ne peut l'épier. Il ne va pas « arriver »… car il est déjà là ! Dieu est déjà proche.
Dans l'environnement socioreligieux du premier siècle, la phrase n'est pas moins scandaleuse qu'aujourd'hui. Et c'est une réalité spirituelle tellement difficile à concevoir qu'elle vient frustrer l'attente d'autre chose – plus concret, plus visible, plus grandiose; moins minable que du déjà là , en somme. La « surprise », c'est que l'Evangile paraisse minable, alors qu'en fait, il est une fulgurance pour qui veut bien voir sans se précipiter.