Â
2
Seigneur, qu’ils sont nombreux mes adversaires,Â
Â
3
nombreux à déclarer à mon sujet :Â
Â
4
Mais toi, Seigneur, mon bouclier,Â
Â
5
À pleine voix je crie vers le Seigneur ;Â
Â
6
Et moi, je me couche et je dors ;Â
Â
7
Je ne crains pas ce peuple nombreuxÂ
Â
8
Lève-toi, Seigneur !Â
Â
Â
Â
9
Du Seigneur vient le salut ;Â
Commentaire
Et toi, que dis-tu de lui ?
« Il est assez grand, interrogez-le ! » Personne n’ose braver l’autorité, surtout pas les parents de ce jeune aveugle. Eux savent : c’est de naissance que leur fils est aveugle. Maintenant, tout le monde voit que, depuis un instant, ce n’est plus le cas.
Que ces autorités l’interrogent lui et pas eux. L’ont-elles fait ? Eh bien, qu’elles recommencent et, surtout, qu’elles écoutent les réponses !
L’action du Christ a deux effets. Premièrement, elle bouscule la tradition. Elle n’est pas faite pour être tue ni enfermée. Elle agit, et elle est visible !
Deuxièmement, l’action du Christ est salissante. La boue employée souille mains et vêtements. Il faut plonger son regard dans la fange, dans la glèbe originelle pour y relire ses origines.
Le Christ déblaie les parasites qui se sont incrustés dans le regard de cet homme au point d’obscurcir son jugement, sa vision des choses et des êtres. La boue sèche. Elle se décolle par plaques entières. Elle emporte avec elle les impuretés établies là depuis longtemps.
Le regard se fait différent, plus profond pour percer les mystères de la vie, plus incisif pour répondre aux questions inquisitrices des légalistes, des intransigeants et des fanatiques. Le regard porte au-delà de tout.
Restauré dans son juste et simple regard. L’aveugle se sait guéri et rejoint la foule des croyants.
Demeure la question restée en suspens : Et toi, que dis-tu de lui ?