℟
2
   O Seigneur, notre Dieu,Â
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3
par la bouche des enfants, des tout-petits :Â
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4
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,Â
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5
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,Â
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6
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,Â
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7
tu l’établis sur les Å“uvres de tes mains,Â
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8
les troupeaux de bÅ“ufs et de brebis,Â
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9
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,Â
℟
10
   O Seigneur, notre Dieu,Â
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Commentaire
Une nouvelle jeunesse!
« Mais je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge… » !
Telle est la réponse de Zacharie à l’annonce de l’ange. Il est réaliste, cet homme et contrairement à Sarah, il n’a pas ri.
La vieillesse peut être le contraire de ce que l’on croit : par exemple oser rejeter les idées préconçues de toute une existence pour arriver à se sentir plus léger. Et la vie à ce moment-là s’écoule comme un allégement progressif, ainsi qu’en témoigne le philosophe Michel Serres.
Et pourtant, malgré cet acquis, Zacharie a bien des difficultés à croire. On le serait pour moins que cela à une telle annonce, et le voici réduit au silence… une bien sévère punition pour un ministre de la Parole.
Emmuré dans ce mutisme forcé, Zacharie va pouvoir, pendant les mois qui suivront, méditer cette annonce et se préparer spirituellement à la venue de ce fils inespéré.
Au final, une chance pour lui, car c’est bien dans le silence que l’on est capable d’entendre la voix de Dieu. En des tonalités surprenantes parfois : dans le crépuscule de ma vie, dans une parole d’amour, dans un cri de joie, dans le mot qui console, dans la parole de mon prochain.
Un silence qui permet l’introspection et le recueillement. Un silence qui construit l’être tout entier, inaugurant en lui une nouvelle jeunesse.
Et pendant ce temps, Elisabeth, cinq mois durant, se cachera jusqu’au moment propice où la gloire de Dieu pourra éclater au grand jour.