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À toi le jour, à toi la nuit,17
C’est toi qui fixas les bords de la terre ;18
Rappelle-toi : l’ennemi a méprisé ton nom,19
Ne laisse pas la Bête égorger ta Tourterelle,20
Regarde vers l’Alliance : la guerre est partout ;21
Que l’opprimé échappe à la honte,22
Lève-toi, Dieu, défends ta cause !23
N’oublie pas le vacarme que font tes ennemis,
Commentaire
En fin (enfin !), la générosité
Le verbe donner revient comme un leitmotiv dans ce happy end de la saga de Joseph et ses frères. Le Pharaon se montre d’une grande générosité face à ces migrants économiques et les installe sur des terres assez bonnes mais insuffisamment utilisées. La générosité peut s’accompagner – pourquoi pas ? – d’un calcul gagnant-gagnant. Joseph enregistre leur propriété et pourvoit à leurs besoins.
La générosité en fin de cette histoire… alors que tout avait si mal commencé.
Souvenons-nous : au début de cette saga, il y a bien peu de générosité, mais plutôt du chacun pour soi, les rivalités, la concurrence, les jalousies, les prises de pouvoir !
Joseph lui-même n’est pas qu’une victime, avec ses rêves de domination sur ses frères … Jacob n’est pas pleinement innocent non plus, lui qui suscite la jalousie entre ses fils en ayant ostensiblement un préféré. Et les frères qui choisissent la voie de la violence cynique en vendant Joseph, prévoyant qu’il finira esclave en Egypte ?
On ne peut imaginer pire scénario de famille à jamais divisée !
La fin aussi aurait été différente si Joseph avait choisi la voie facile de la vengeance. Ses frères étant à sa merci, il aurait pu leur faire « payer » ce qu’ils lui avaient fait. Chacun aurait alors fini ses jours dans la solitude, la tristesse, les rancunes…
Mais Joseph « ne fait pas payer », il donne !
Cette générosité permet à la famille de se reconstruire sur de nouvelles bases : plus de concurrence et de jalousie. Mais communion où chacun a sa place !