1
Des profondeurs je crie vers t
oi, Seigneur,
2
Seigneur, éco
ute mon appel ! *
Que ton oreille se f
asse attentive
au cr
i de ma prière !
3
Si tu retiens les fa
utes, Seigneur,
Seigneur, qu
i subsistera ? *
4
Mais près de toi se tro
uve le pardon
pour que l’h
omme te craigne.
5
J’espère le Seigneur de to
ute mon âme ; *
je l’espère, et j’att
ends sa parole.
6
Mon âme att
end le Seigneur
plus qu’un veilleur ne gu
ette l’aurore. *
Plus qu’un veilleur ne gu
ette l’aurore,
7
attends le Seigne
ur, Israël.
Oui, près du Seigne
ur, est l’amour ;
près de lui, ab
onde le rachat. *
8
C’est lui qui rachèter
a Israël
de to
utes ses fautes.
Commentaire
« Dis merci au monsieur… »
C'est toujours quand ce qu'on a acheté ou reçu ne donne pas satisfaction que le service après-vente d'un magasin voit revenir le client mécontent. Imaginez vous abordant le comptoir tout sourire et proclamant : « Je suis passé vous dire merci, car je suis très heureux de mon achat ! » Pensons à la stupéfaction produite ! De même, lorsque les choses vont leur train-train quotidien, on se contente de les vivre, sans en faire tout un plat. Mais c'est bien lorsque cela ne va plus que les gens parlent ou essaient de parler.
Ici, notre histoire parle d'un type mal parti dans la vie qui revient sur ses pas pour rendre gloire à Dieu… alors qu'il n'en a pas besoin. L'Evangile se résume-t-il à une morale de politesse ? Non ! Nous sommes ici à la frontière de la vie et de la mort. Alors qu'a-t-on à s'encombrer de politesse ?
De quelques mots, Jésus frôle la vie de ces intouchables et leur donne de recouvrer une identité sociale. Pourquoi donc Jésus s'offusque-t-il d'une situation qu'il a lui-même créée ? Pour mettre l'accent sur la démarche de celui qui revient. Délié de la spiritualité officielle (il est Samaritain, qu'irait-il faire au temple ?), l’ancien lépreux est le seul toutefois qui, en route, comprend que « se faire voir aux prêtres » (constatation officielle d’une guérison) signifie aussi se voir tel qu’il est. Or il se voit comme il ne s'est jamais vu. Et s'il revient, ce n'est pas par politesse, mais parce que quelque chose en lui a commencé à changer. Il reprend son histoire et sa vie en main.
Et si je faisais un retour, moi aussi ? Non pour chercher la faute ou sa cause, mais pour revisiter en moi l'espace d'une guérison : guérison d'une relation, devant Dieu et face à autrui; guérison d'une image de soi entamée par la vie; recherche d'une cohérence, peut-être fragile, mais qui se cherche en vérité de vie…