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Quelle merveille, tes exigences,130
Déchiffrer ta parole illumine131
La bouche grande ouverte, j’aspire,132
Aie pitié de moi, regarde-moi :133
Que ta promesse assure mes pas :134
Rachète-moi de l’oppression des hommes,135
Pour ton serviteur que ton visage s’illumine :136
Mes yeux ruissellent de larmes
Commentaire
Permanence d'un message
Nous avons donc traversé le livre du prophète Michée. Nous avons passé des condamnations aux lamentations, des réprobations aux annonces de châtiments, des promesses à l'Alliance, des rappels de l'enseignement à la prière de confiance. Comme le peuple d'Israël et comme tous les croyants qui ont lu et relu ce texte. Comme nous si souvent au cours de la vie.
On ne sait pas bien par qui ni quand ce passage a été écrit. Par Michée? Par d'autres? Avant l'Exil? Au retour de l’Exil? Certains commentateurs penchent pour l'attribution à Michée lui-même. D'autres jugent que l'épreuve de l'Exil est passée, et qu'on a là un texte liturgique qui relit le passé, le temps de l'Exil et le temps du retour.
Difficile pour nous de décider.
Par contre, nous pouvons constater qu’Israël n'a pas vécu ses épreuves comme une absence de Dieu, qu’il lui a toujours demandé de redevenir son berger, qu’il a toujours retrouvé la vertu d'espérance en se référant à son passé, que cette conduite est un fil rouge d’interprétation, une permanence de la foi.
O Dieu, à qui te comparer ? Tu ôtes le péché, tu oublies les révoltes, tu pardonnes, tu nous accordes ta fidélité, comme tu l'as fait pour Abraham et pour Jacob. Loué sois-tu !
Le passé nous permet d’aller de l'avant. Le Dieu de demain est nécessairement le Dieu d'hier, qui piétine les erreurs et jette nos fautes au fond de la mer. Son alliance est éternelle, irréversible.
Ce message aussi, qui n’a rien perdu de sa couleur, ne passera jamais.