17 mars 2016
jeudi 17 mars 2016
Temps
Temps du carême
Semaine
Jeudi de la cinquième semaine
Complément
Psaume
Psaume 31, 20-25
En tes mains je remets mon esprit
Lectures du jour
Job, Chap. 36, v. 1-21
- 1
- Élihou a continué à parler et il a dit :
- 2
- « Attends encore un peu, Job, et je vais t'apprendre d'autres choses :
je n'ai pas tout dit en faveur de Dieu.
- 3
- Je veux faire connaître ce que je sais aux gens du bout du monde,
pour donner raison à Dieu, mon créateur.
- 4
- C'est la vérité, je ne sais pas mentir,
et c'est quelqu'un de vraiment sage qui est près de toi.
- 5
- « Dieu est puissant, et il ne méprise personne.
Dieu est puissant, et ses décisions sont solides.
- 6
- Il ne laisse pas vivre les gens mauvais,
mais il fait justice aux pauvres.
- 7
- Il ne détourne pas les yeux
de ceux qui lui obéissent.
« Dieu a aussi donné le pouvoir aux rois pour qu'ils le gardent.
Mais ils deviennent orgueilleux.
- 8
- Et les voici prisonniers, attachés avec des chaînes,
ils deviennent esclaves du malheur.
- 9
- Dieu leur montre par là le mal qu'ils ont fait,
les fautes qu'ils ont commises à cause de leur orgueil.
- 10
- Il ouvre leurs oreilles pour qu'ils comprennent ce qu'il leur reproche,
il leur demande de se détourner du mal.
- 11
- « S'ils écoutent et obéissent à Dieu,
ils finiront leur vie dans le bonheur, et leurs années dans la joie.
- 12
- S'ils n'écoutent pas,
ils devront passer par le couloir qui conduit au monde des morts,
et ils mourront parce qu'ils n'ont rien compris.
- 13
- Oui, les gens mauvais restent enfermés dans leur colère.
Quand Dieu les attache avec des chaînes, ils ne crient pas au secours.
- 14
- Ils meurent en pleine jeunesse, ils finissent comme les jeunes prostitués.
- 15
- « Mais Dieu sauve le pauvre par la pauvreté, il lui ouvre l'oreille par la souffrance.
- 16
- Autrefois, il t'avait arraché au malheur.
Tu avais tout en abondance, et des plats délicieux couvraient ta table.
- 17
- Pourtant, tu as été condamné comme les gens mauvais,
et le jugement qui te frappe ne pourra pas être changé.
- 18
- Que la colère ne te pousse pas à faire de mauvais coups !
Attention ! Ne va pas penser que tu peux acheter Dieu
par des cadeaux magnifiques.
Tu ferais une erreur.
- 19
- Tes richesses et ton or ne sont pas suffisants,
et toute ta force ne peut t'aider non plus.
- 20
- Ne compte pas sur la nuit
qui verra les peuples chassés de leur pays.
- 21
Évite plutôt de te tourner vers le mal. En effet, c'est pour cela que tu es dans le malheur.
Sujets de prière
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE) , Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Oraison
Seigneur, Dieu fidèle,
tu nous vois hésiter entre l’affirmation de ta justice
et la confession de ta miséricorde:
donne-nous l’humilité sincère
qui sait faire silence devant la vérité
manifestée à la croix du Christ,
ton Fils, notre Seigneur,
qui est béni maintenant et pour les siècles des siècles.
Cantique 45-04 (du recueil Alléluia)
Viens habiter dans notre âme
Commentaire
Je ne veux pas de ton remède !…
Pas invité, Elihou s’active pourtant dès le chapitre 32. Très remonté contre les trois « amis » qui n’ont pas réussi à amener le révolté à « la conversion » (!), il se montre compatissant et subtil avec Job. Comme certains dominicains inquisiteurs à l’égard des huguenots qu’ils voulaient faire abjurer pour les sauver du pire… Tout miel, ses arguments écoeurent autant le prévenu que le lecteur moderne. Et chaque cuillerée dissimule un petit clou de cordonnier qui reste en travers de la gorge (v. 21b par exemple !). Que Job démorde de sa position de propre juste et revienne sur son serment impossible (27,2-4) ! Elihou s’y emploie.
1. Il se lance dans un plaidoyer pour Dieu tout en flattant l’attitude de Job : grand et puissant, le Créateur sait se montrer proche de sa créature, surtout quand il s’agit d’un cœur droit.
2. Alors que les amis de Job en restent au classique de l’époque – la souffrance punition du péché – Elihou innove : « L’affliction éduque et discipline, professe-t-il. Si des rois puissants se voient appliquer cette pédagogie, penses-tu, Job, ne pas correspondre à ce type de prise en charge ? »
3. Elihu dépose ainsi Job à un carrefour spirituel : résister et casser, ou se soumettre à la vertu purificatrice de l’épreuve pour recouvrer la gloire d’antan (v. 13-15).
Dieu a-t-il besoin d’un avocat commis d’office ? Le Maître a-t-il besoin d’un répétiteur ? Peut-on ouvrir le sens des souffrances avec le même passe-partout doctrinal ? Seul Dieu relèvera l’empreinte de la serrure pour mouler la clef ad hoc.
Et c’est Job qui ouvrira !