8
Garde-moi comme la prun
elle de l’œil ;
à l’ombre de tes
ailes, cache-moi,
9
loin des méch
ants qui m’ont ruiné,
des ennemis mort
els qui m’entourent.
10
Ils s’enferment d
ans leur suffisance ;
l’arrogance à la bo
uche, ils parlent.
11
Ils sont sur mes pas : mainten
ant ils me cernent,
l’œil sur moi, pour me jet
er à terre,
12
comme des lions pr
êts au carnage,
de jeunes fauves tap
is en embuscade.
13
Lève-toi, Seigneur, affronte-l
es, renverse-les ;
par ton épée, libère-m
oi des méchants.
14
Que ta main, Seigneur, les excl
ue d’entre les hommes, *
hors de l’humanité, hors de ce monde :
tel soit le s
ort de leur vie !
Réserve-leur de qu
oi les rassasier : †
que leurs fils en s
oient saturés,
qu’il en reste enc
ore pour leurs enfants !
15
Et moi, par ta justice, je verr
ai ta face :
au réveil, je me rassasier
ai de ton visage.
Commentaire
Les dix paroles
Les voilà enfin, ces dix paroles que la Bible n’appelle jamais «dix commandements»! Elles ont été longuement préparées par les chapitres précédents. C’est l’alliance donnée à Moïse. Le rédacteur martèle avec passion: cette alliance a été conclue «…avec nous ici, aujourd’hui, vivants» (v. 3).
Parmi tout ce que l’on a dit sur ces dix paroles, je choisis deux éléments.
D’abord, si l’on regarde les différences d’avec le texte parallèle de l’Exode, on s’aperçoit que les deux versions sont identiques sauf sur deux points: le sabbat et le respect dû aux parents. Ici, le sabbat est fondé sur la mémoire de la libération de Dieu: «Souviens-toi: tu as été esclave dans le pays d’Egypte et c’est le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir de là… sur quoi le Seigneur ton Dieu t’a commandé d’observer le jour du sabbat» (v. 15). Et il faut «glorifier son père et sa mère», accorder du poids, de la valeur à son père et à sa mère non seulement pour vivre longtemps, mais aussi pour connaître le bonheur (v. 16).
Ensuite, les dix paroles sont des garde-fous le long du chemin du peuple libéré. On compare parfois les dix paroles aux huit béatitudes de Jésus (Mt 5,3-12). Ce sont deux textes fondateurs, adressés à un peuple en marche. Tous deux disent l’appartenance du peuple des croyants au Dieu libérateur, appartenance qui est à la base de leur liberté et de leur bonheur, étonnamment. A nous de vivre chaque jour dans le dynamisme des dix paroles, sur le chemin qu’elles nous tracent.