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2
Seigneur mon Dieu, tu es mon refuge !Â
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3
Sinon ils vont m’égorger, tous ces fauves,Â
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4
Seigneur mon Dieu, si j’ai fait cela,Â
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5
si j’ai causé du tort à mon alliéÂ
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6
que l’ennemi me poursuive, qu’il m’atteigne *Â
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7
Dans ta colère, Seigneur, lève-toi, †Â
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8
Une assemblée de peuples t’environne : †Â
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9
Seigneur qui arbitres les nations.Â
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10
Mets fin à la rage des impies,Â
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Commentaire
Le discours d’Etienne au sanhédrin, II : les ‘faibles’, maillons du plan de Dieu
«Jaloux de Joseph, ses frères le vendirent pour être mené en Egypte. Mais Dieu était avec lui» (v.9).
C’est pour Joseph un temps de captivité. Son histoire forme un cycle à la fin du livre de la Genèse (chap. 37 à 50; un récit passionnant, plein de rebondissements).
On ose à peine se demander s’il est possible qu’un prisonnier, un esclave, puisse aboutir au sommet de la hiérarchie politico-religieuse d’un pays aussi puissant et au gouvernement aussi structuré que l’Egypte d’alors. Puissance exprimée et mise en oeuvre par les prodigieuses réserves de blé qui se moquent des famines …
«Joseph envoya alors chercher Jacob son père et toute sa parenté» (v.14).
Etienne rend compte de sa foi devant le Sanhédrin qui le juge. Pour être bien compris, il se réfère à ce que ses juges connaissent. Il table sur le fond qui leur est commun à tous : les traditions de l’Ancien Testament. Tant il est vrai que sans l’Ancien il n’y aurait pas de Nouveau, ni de christianisme. De plus, pour rendre compte de notre foi, il est important d’employer un langage que l’autre peut comprendre et trouver des références culturelles ou historiques communes.
Dans l’exposé d’Etienne, on retrouve facilement un fil d’Ariane, une constatation reprise comme un refrain tout au long du discours : rejeté par ses propres frères et vendu aux païens, le patriarche Joseph avait été choisi et protégé par Dieu; il devenait ainsi l’instrument pour sauver les siens de la famine mortelle, leur permettant de rester ce maillon intermédiaire de l’histoire du salut.