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1
Heure
ux est l’homme
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 qui n’entre pas au cons
eil des méchants, â€
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qui ne suit pas le chem
in des pécheurs, *
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ne siège pas avec ce
ux qui ricanent,
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2
mais se plaît dans la l
oi du Seigneur
Â
et murmure sa l
oi jour et nuit !
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3
Il
est comme un arbre
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 plant
é près d’un ruisseau, â€
Â
qui donne du fru
it en son temps, *
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et jamais son feuill
age ne meurt ;
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tout ce qu’il entrepr
end réussira,
Â
4
tel n’est pas le s
ort des méchants.
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Mais ils s
ont comme la paille
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 balay
ée par le vent : â€
Â
5
au jugement, les méchants ne se l
èveront pas, *
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ni les pécheurs au rassemblem
ent des justes.
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6
Le Seigneur connaît le chem
in des justes,
Â
mais le chemin des méch
ants se perdra.
Commentaire
Tout est dans le regard.
Qui a péché ? Le handicap dont souffre cet homme serait-il dû à un comportement ? Aurait-il failli, ou bien même ses parents avant lui, pour être ainsi frappé de cécité ou puni ? Hou-là , ça devient inquiétant !
Mais la réponse du Christ redresse cette pensée tortueuse des hommes qui l’interrogent.
L’aveugle n’est pas celui qui ne voit pas, mais avant tout celui qui ne veut pas voir. Il s’agit là de plus qu’une nuance. Regarder autour de soi et en soi, voir la présence de Dieu en tout et en tous, en soi comme à l’extérieur, voilà une vérité déroutante.
L’aveugle, celui qui ne veut pas voir, ni prier, ni recevoir, ni partager, ni … ni …, est aveugle car il refuse de voir la vérité une et première, celle de l’existence. Le rejet, l’indifférence, le mépris que les passants lui manifestent nécrosent son regard – rappelez-vous aussi le regard voilé de Paul sur le chemin de Damas, obscurci par tant de zèle, de souffrances intérieures. Oui, vraiment, le manque de compassion aveugle et isole.
Mais voilà que par un simple toucher du doigt de Jésus, Dieu montre à quiconque ce que peut être un réseau d’humanité et de foi. Portée par un seul d’abord, la souffrance devient partagée ensuite. Portée par le miséreux qui fait la manche, elle est subjuguée par l’œuvre créatrice de Dieu en Jésus-Christ.
Alors, l’on s’étonne.
N’est-il pas celui qui était assis là à mendier une piécette … et peut-être un regard ?
Il est devenu en un instant celui qu’il devait être, un homme responsable : le voilà qui prend sa vie à bras de corps, n’hésitant pas à se remuer pour exister, quittant les impasses de la lamentation, se gardant aussi de l’orgueil du self-made-man – du style « Voyez ma chance, admirez ma persévérance à attendre et cette foi qui a pris Jésus au mot ! » (v. 7).