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Heureux les hommes intègres dans leurs voies2
Heureux ceux qui gardent ses exigences,3
Jamais ils ne commettent d’injustice,4
Toi, tu promulgues des préceptes5
Puissent mes voies s’affermir6
Ainsi je ne serai pas humilié7
D’un cœur droit, je pourrai te rendre grâce,8
Tes commandements, je les observe :
Commentaire
Du mal viennent les maux.
Tu as mal fait, dit Dieu au serpent, je te maudis. Se tournant vers l’homme, Dieu prononce : Par ta faute, le sol sera maudit. Et toi, la femme, tu seras l’éternelle ennemie du serpent, tu l’écraseras, mais il te mordra.
Leur dialogue voué à la perdition est suggéré par des tableaux de la Renaissance de manière stupéfiante : le serpent se termine par un corps de femme… La femme, assimilée au serpent, écrasée comme lui ! La suite du récit confirme ce destin : « Tu enfanteras dans la douleur »… Et, qui plus est : tu ne seras plus l’égale de ton homme ; tu désireras rester à sa hauteur mais il te dominera.
Au fil des siècles, la femme paiera chèrement leur faute collective que Dieu reproche pourtant à l’homme. Lui dont l’avenir sera parsemé de chardons et d’épines, lui dont le travail devra être acharné pour assurer sa subsistance. Et sa fin inéluctable : retourner au creux de cette terre dont il vient, car il n’est que poussière.
Mais soudain, juste là, au milieu de ce désastre énoncé par Dieu, une parole surgit, celle de l’homme !
Il veut donner un nom à sa femme, pour proclamer leur espérance et leur dignité : Ton nom sera « Eve », lui dit-il, car « la Vivante » tu seras. Oui, ma femme, mère de tous les vivants…
C’en est assez, dit Dieu. Qu’ils quittent maintenant ce jardin avant d’attraper la vie éternelle ! Ils en ont fait leur malheur : qu’ils n’y reviennent plus jamais !