1
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
Dire oui, c’est dire non!
Quand je dis « oui » à ce que je crois, je dis en même temps « non » à son contraire.
Si je dis que je crois à la paix, cela signifie que je refuse l’idée que la guerre serait un mal nécessaire. Si je dis aimer mon prochain, je ne puis accepter comme inéluctable la souffrance des plus petits qui sont mes frères, la pauvreté et le mépris dont ils sont trop souvent victimes. Si je dis que je crois à la vie, cela signifie que je refuse l’idée que la mort finira par triompher. Croire, c’est donc se tenir sur le fil du rasoir.
Je ne peux pas dire oui à tout, je dois me prononcer. Je ne me prononce pas pour ou contre des gens, mais pour ou contre les idées qu’ils expriment.
Ainsi l’apôtre voit venir des idées qui, selon lui, vident la foi de sa substance et rendent son propre témoignage caduc. Lui qui était là dès le commencement, lui qui a pu entendre, voir et toucher le Ressuscité, lui dit clairement « non » à l’idée d’une séparation entre Jésus et le Christ, et « non » à une séparation entre le Fils et son Père.
Dans notre texte, l’antichrist n’est pas un Christ en négatif: c’est un opposant au Christ, auquel Jean dit « non »!
Et quand, mus par « le témoignage intérieur du Saint-Esprit » (v. 27) que le Christ a promis lors de son départ puis donné à Pentecôte, nous disons oui à la foi, à quoi disons-nous non?