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Tout le jour, ma déchéance est devant moi,17
sous les sarcasmes et les cris de blasphème,18
Tout cela est venu sur nous19
Notre cœur ne s’était pas détourné20
quand tu nous poussais au milieu des chacals21
Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,22
Dieu ne l’eût-il pas découvert,23
C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt,24
Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?25
Pourquoi détourner ta face,26
Oui, nous mordons la poussière,27
Debout ! Viens à notre aide !
Commentaire
Vivre sur un volcan …
Avec celle de Smyrne, l’Eglise de Philadelphie est celle qui reçoit la lettre la plus élogieuse. Or ce sont ces deux villes qui sont demeurées jusqu’à nos jours des centres chrétiens en Asie Mineure.
Elle vivait sur un volcan, la ville de Philadelphie ! Compensation de ce risque omniprésent : ses terres fertiles.
La foi et le courage de cette Eglise, malgré la précarité de son existence et son petit effectif, sont mis en évidence. Là encore, une allusion transparente est faite à l’hérésie qui la menace … comme le tumulte sourd d’un volcan spirituel !
Le Christ nous est présenté comme investi, en tant que souverain du Royaume de Dieu, du pouvoir sur la mort. C’est lui qui ouvrira pour ses fidèles les portes de ce Royaume et leur donnera de vivre en communion avec Dieu dans la Jérusalem céleste – comme c’est déjà maintenant leur ancrage spirituel.
Nos attitudes et nos actes répandent comme un écho au-delà des limites du temps présent. Il ne s’agit pas de mériter quoi que ce soit mais de prendre conscience du fait que la relation que nous tentons de vivre maintenant avec Dieu ne sera pas interrompue par la fin de notre existence terrestre. Cela débouche sur une espérance confiante qui éclaire les choix éthiques que nous avons tous à faire.
À ceux qui persévèrent à se rassembler autour de la parole du Christ, il est rappelé « qu’il a placé devant eux une porte ouverte que nul ne peut fermer » : c’est la porte par laquelle la vie de Dieu vient jusqu’à nous, par laquelle nous entrerons finalement dans sa maison pour l’éternité, et par laquelle aussi notre témoignage pourra rencontrer nos semblables. Alors que tant de portes ‘miracles’ ouvertes par les hommes se sont depuis longtemps closes comme des portes de prison, celle-là, nul n’a encore réussi à la refermer et nul n’y parviendra jamais.
Dans les convulsions de notre monde où se mêlent tant d’injustices et de souffrances qui ne nous sont pas épargnées, il s’agit de rester fermement attachés au message évangélique qui nous interdit aussi bien la passivité que la résignation.