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10
Le malheur ne pourra te toucher,Â
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11
il donne mission à ses angesÂ
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12
Ils te porteront sur leurs mainsÂ
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13
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,Â
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14
« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;Â
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15
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;Â
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16
de longs jours, je veux le rassasier, *Â
Commentaire
Revenez, enfants volages !
Le retour des Judéens : Jérémie est invité à recréer en quelque sorte, par la puissance accordée à sa parole prophétique, cette fraction du peuple déporté en plusieurs vagues vers le nord.
Un retour au compte-gouttes : soit il est progressif pour muscler la capacité de patience, soit il exprime le caractère exhaustif de l’entreprise – pas un Judéen ne sera oublié.
Et, sous la conduite de chefs fidèles, ce sera vraiment un renouveau.
Un renouveau aussi dans la compréhension de la Présence de Dieu : elle ne sera plus signifiée par le dépôt d’un coffre nomade – quelquefois réduit à la valeur d’un bagage encombrant qu’on oublie (d’ailleurs on a oublié ce qu’il est devenu après la grande déportation de 587 et l’on ne cherche pas à en confectionner un autre…) – mais par l’identité forte d’une Jérusalem reconstruite, trône de Dieu vers lequel les nations convergeront, non plus pour piller et détruire mais pour s’approvisionner spirituellement.
Jérémie met en scène un dialogue dramatique entre Dieu et son peuple. Il résonne d’accents liturgiques et a pu être utilisé dans le culte au temple de Jérusalem.
Le désir et le projet, tout à la fois paternel et conjugal, de Dieu pour Israël.
Un désir blessé et humilié, mais plein d’un espoir qui appelle, qui veut offrir la guérison à ceux qui le blessent.
La réponse du peuple, est à la fois confession de son péché : « Nous nous sommes laissés duper » par le clinquant et les désordres bruyants des cultes de la fécondité – et confession de sa foi : « Car c’est toi, Seigneur, qui est notre Dieu ! », une déclaration brève qui avoue et désapprouve sa conduite passée.
Il faudrait encore lire les versets 24 et 25, qui expriment le regret cuisant et projettent des démarches de pénitence, toute rituelles certes, mais qui seules sont à disposition, à l’époque de Jérémie, pour attester la sincérité des dispositions intérieures.