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2
Seigneur, corrige-moi sans colère,Â
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3
Pitié, Seigneur, je dépéris !Â
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4
de toute mon âme, je tremble.Â
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5
Reviens, Seigneur, délivre-moi,Â
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6
Personne, dans la mort, n’invoque ton nom ;Â
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7
Je m’épuise à force de gémir ; †Â
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8
Mes yeux sont rongés de chagrin ;Â
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9
Loin de moi, vous tous, malfaisants,Â
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10
Le Seigneur accueille ma demande,Â
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11
Qu’ils aient honte et qu’ils tremblent, tous mes ennemis,Â
Commentaire
Le discours d’Etienne au sanhédrin, I : dépasser la Loi par sa Source
«Cela est-il exact que tu aurais déclaré vouloir ‘détruire notre lieu saint et changer les règles de Moïse’?»
Etienne va répondre par un immense détour – le plus long dans le livre des Actes : celui de l’histoire d’Israël depuis son origine, le patriarche Abraham, père des croyants. Un parcours conduit par Dieu à travers les générations, jalonné par une promesse solennelle, une alliance matérialisée par un signe imprimé dans la chair : la circoncision (v.8).
La lecture d’aujourd’hui établit que ce n’est pas avec Moïse – personnage central pour les Juifs – que Dieu a d’abord fait alliance, mais avec Abraham et ses descendants immédiats. L’importance donnée à cette première alliance revêt une portée polémique : la Loi, au nom de laquelle on accuse Etienne, n’est pas tout, ne peut pas tout, ne fait pas tout. D’abord vient l’amour, qui est confiance en Dieu, réponse à son appel, obéissance au chemin qu’il propose.
Abraham en a montré l’exemple. Paul reprendra avec force ce thème dans toutes ses lettres.
L’enjeu de ce discours est vital : pour les premiers chrétiens aussi bien que pour nous – comme déjà pour Jésus et ses disciples – il était nécessaire d’être clairs à l’égard de la Loi et du Temple, c'est-à -dire de l’institution religieuse toujours tentée qu’elle est de mettre des limites à l’amour du prochain.
Merveilleuse liberté de la Parole! Elle déjoue les abus de toutes les lois et nous permet de remonter constamment à la source de la vie, à la liberté en vue de laquelle nous avons été créés.