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Rendez au Seigneur, vous, les dieux,2
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,3
La voix du Seigneur domine les eaux, †4
Voix du Seigneur dans sa force, †5
voix du Seigneur : elle casse les cèdres.6
il fait bondir comme un poulain le Liban,7
Voix du Seigneur : elle taille des lames de feu ; †8
voix du Seigneur : elle épouvante le désert ;9
Voix du Seigneur qui affole les biches en travail,10
Au déluge le Seigneur a siégé ;11
Le Seigneur accorde à son peuple la puissance,
Commentaire
Me laisser « dés-emboiter » puis détacher
Nicodème s’approche prudemment. Visite calculée, de nuit car il mesure les risques. Lui, le défenseur de la loi, le pharisien, ne veut ou ne peut être vu avec ce fils de charpentier qui remet en question cette loi sur les détails comme sur l’essentiel, avec une telle désinvolture !... Nicodème sait : « Tu es le Fils de Dieu »... d’après les prodiges... c’est logique. « Tu vois, Jésus, nous avons compris. » Qu’est-ce qu’il est habile, ce Nicodème ! Il veut mettre Jésus en boîte. Et la réponse de Jésus casse tous les schémas. Tu dois « naître de nouveau ». Il s’agit du royaume et de l’Esprit.
Dans mes approches de Jésus, je suis appelé à me déplacer bien au-delà de ce que je crois avoir compris, de ce que j’ai appris, de ce que je suis capable de maîtriser par ma raison. Etre prêt à recommencer. Repartir de zéro. Retrouver l’Esprit qui habite le nourrisson. Pleine confiance. Paisible. Venir à la lumière du royaume.
L’histoire, la mienne, et celle du monde sous le signe d’un avenir ouvert à l’espérance. M’ouvrir au Souffle qui me dépasse et me laisser « dés-emboiter », moi, si souvent pris dans les carcans des habitudes, d’un savoir parfois rabougri, trop ressassé, d’une religion spirituellement sobre, intellectuellement correcte.
Que ce soit pour les choses de la terre ou du ciel. Il te faut croire. Autant pour les choses les plus sublimes, les plus hautes pensées spirituelles, que pour ce qui est de l’ordre du visible, des choses logiques et compréhensibles. Même là, il s’agit de s’ouvrir à la présence de Dieu ici, sur terre, au secret du quotidien, aux interstices de l’être. Se laisser détacher pour s’ouvrir à l’imperceptible qui se dit à la croix.
Lorsque j’ai tendance à désincarner ma foi par une multiplicité de questions, parfois sans réponse, je suis amené à diriger mon regard vers la Croix. Le Fils de l’homme sera élevé. A la croix, le ciel descend sur terre, pour que j’aie « en moi », précise le texte, la vie éternelle. Ici et maintenant !