Â
2
Écoutez ceci, tous les peuples,Â
Â
3
gens illustres, gens obscurs,Â
Â
4
Ma bouche dira des paroles de sagesse,Â
Â
5
l’oreille attentive aux proverbes,Â
Â
6
Pourquoi craindre aux jours de malheurÂ
Â
7
ceux qui s’appuient sur leur fortuneÂ
Â
8
Nul ne peut racheter son frèreÂ
Â
9
aussi cher qu’il puisse payer,Â
Â
10
Peut-on vivre indéfinimentÂ
Â
11
Vous voyez les sages mourir :Â
Â
Â
12
Ils croyaient leur maison éternelle, †Â
Â
℟
13
L’homme comblé ne dure pas :Â
Commentaire
Le Dieu de l’exil et de l’exode
Jacob – Israël – hésite à quitter la terre de ses pères pour s’exiler en Egypte. Personne ne part en exil le cœur léger !
Ce qui le pousse, c’est le « regroupement familial » et le désir de revoir son fils Joseph, même si cela semble trop beau pour être vrai. Il va être fortifié dans son cheminement par une vision nocturne où Dieu lui fait cette magnifique promesse : « Moi, je descendrai avec toi en Egypte, et c’est moi aussi qui t’en ferai remonter. »
Il y a là une découverte étonnante par rapport aux conceptions des religions voisines : La plupart identifient Dieu à un lieu : un Dieu immuable et inamovible, qui ne peut se manifester que dans le sanctuaire local qui lui est dédié. Israël fait l’expérience d’un Dieu en mouvement : Dieu accompagne son peuple dans l’exil et il se fait promesse d’exode, de retour.
Où est Dieu ? C’est une question qui peut être très pressante pour certains qui traversent des situations d’«exil ». Nous pouvons bien sûr penser à tous les réfugiés dans des camps ou dans les centres de nos pays, mais aussi à ces différentes formes d’ «exil » que peut devenir pour nous un séjour à l’hôpital ou dans un EMS. Pouvons-nous, comme Jacob, discerner que Dieu est présent là où nous nous trouvons, au cœur de nos exils, et qu’il nous fait la promesse de nous ouvrir un chemin d’exode – le terme est ici positif – vers plus de liberté ?