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Que de mal ils m’ont fait dès ma jeunesse,2
que de mal ils m’ont fait dès ma jeunesse :3
Sur mon dos, des laboureurs ont labouré4
mais le Seigneur, le juste,5
Qu’ils soient tous humiliés, rejetés,6
Qu’ils deviennent comme l’herbe des toits,7
Les moissonneurs n’en font pas une poignée,8
et les passants ne peuvent leur dire :
Commentaire
Le fleuve, le roc, la foi et la cité
« Au cœur constant tu assures la paix,
oui la paix parce qu’il se confie en toi.
Mon âme, la nuit, te désire
et dès l’aurore mon esprit te guette » (v. 3 et 9).
Comment est né ce cantique ? Mystère ...
Mais il a toujours résonné aux oreilles d’Israël lorsque ses sentiments oscillaient entre le désir de vengeance et l’espoir, usant pour l’appeler à se confier en Dieu de ce contraste saisissant entre la ville forte des justes et les débris jonchant la citadelle des méchants. Allusion peut-être au sort de la redoutable Petra.
Chez Esaïe, la foi au Seigneur, « Roc éternel », déborde la sphère individuelle pour s’étendre à celle du « politique ». Car les portes dont « les justes » demandent l’ouverture (2) ne sont pas celles du Temple mais de la Cité. Quand ?
« Ce jour-là » n’appartient qu’au Seigneur, et nul ne sait... Cependant il est certain que les rachetés chanteront. Tous ceux dont la vie, les biens et les valeurs ont été foulés aux pieds par l’ennemi contempleront la pareille à son encontre.
La 2e strophe (7-9) est une prière, un fleuve tranquille et porteur, une méditation : non pas simplement rectifier le chemin de la vie, mais carrément choisir le sentier bien droit que Dieu offre à celui qui, dans la nuit (9), aspire à sa présence (Ps 63).