2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
Simon de Cyrène
Un seul verset nous parle de lui, mais on y apprend par son prénom qu'il est juif (Simon), qu'il vient d'Afrique (Cyrène se trouve en Libye) et l'évangéliste Marc précise que ses fils ont pour prénom Alexandre (grec) et Rufus (latin). Toute la terre habitée semble comme condensée dans cette brève description d'un passant revenant de son champ, qui apparaît, le temps d’une de ces réquisitions dont l’occupant était coutumier, à point nommé pour que le pas de Jésus devenu chancelant ne fasse pas traîner le programme de l’exécution, le chemin escarpé qui mène à Golgotha.
Les soldats, qui auparavant se moquaient bruyamment, se taisent maintenant.
Auraient-ils pitié du supplicié puisqu'ils recourent à ce passant pour lui venir en aide? Ce serait bien étonnant …
Entre Simon et Jésus, aucune parole n'est échangée; peut-être même que Simon ne sait rien de celui à qui il vient en aide. Ils marchent l'un derrière l'autre vers le lieu de la crucifixion avec cette croix destinée à l'un, mais pas à l'autre.
Peut-être prient-ils? En lisant le texte, on peut aussi se demander si Simon porte seul la croix ou s'ils la portent ensemble, Jésus et lui, mais cette dernière possibilité paraît plus ajustée à la situation.
Surgit alors une question troublante: pourquoi celui qui va prendre sur lui, par amour pour tous, le péché du monde a-t-il besoin d'aide ici?
« Seigneur, nous portons nos passions comme des croix, elles ne sont pas sans amour, elles ne sont pas sans mensonge. Révèle-nous que dans le rude défilé, c'est toi qui nous attends et nous rejoins. Fais de ma croix la tienne, une croix de résurrection. » (Bartholomée 1er de Constantinople).