14
Et moi, je te pr
ie, Seigneur :
c’est l’he
ure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Die
u, réponds-moi,
par ta vérit
é sauve-moi.
15
Tire-m
oi de la boue,
sin
on je m’enfonce : *
que j’échappe à ce
ux qui me haïssent,
à l’ab
îme des eaux.
16
Que les flots ne me subm
ergent pas,
que le go
uffre ne m’avale, *
que la gue
ule du puits
ne se ferme p
as sur moi.
17
Réponds-m
oi, Seigneur,
car il est b
on, ton amour ; *
dans ta gr
ande tendresse,
r
egarde-moi.
18
Ne cache pas ton vis
age à ton serviteur ;
je suffoque : v
ite, réponds-moi. *
19
Sois proche de m
oi, rachète-moi,
paie ma ranç
on à l’ennemi.
20
Toi, tu le s
ais, on m’insulte :
je suis bafou
é, déshonoré ; *
to
us mes oppresseurs
sont l
à, devant toi.
21
L’insulte m’a broy
é le cœur,
le m
al est incurable ; *
j’espérais un seco
urs, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai p
as trouvé.
Commentaire
Face au Dieu vivant, que sont les idoles de mort?
Face à toute une industrie qui prétend inventer la vie et les robots du bonheur, voici, tel que le confesse Jérémie, tel qu’il en fait l’expérience quotidiennement dans l’adversité, le Seigneur vivant créateur de tout être équipé de son Souffle.
Mais quel effet produisent ses paroles inspirées sur toute cette quincaillerie?
Aucun pour le moment, si ce n’est la promesse que ces dieux sans ciel ni terre «seront balayés de la terre et qu’il n’y aura plus de place pour eux dans le ciel».
Tiens! Pourquoi le v. 11 de cette prophétie, et lui seul alors que le reste est en hébreu, est-il soudainement proclamé en araméen, langue internationale de l’époque? Parce qu’il est une proclamation urbi et orbi … qui annonce toutes les victoires futures de Dieu sur ses «concurrents» depuis le temps de cette lecture jusqu’à celui évoqué par le dernier verset de l’Apocalypse.
Certes, on peut se délecter des descriptions ironiques et iconoclastes des idoles et faux dieux qu’elles représentent. Considérons toutefois qu’elles ne sont que l’arrière-fond grinçant – une Machine à Tinguely – propre à mettre en valeur l’ordre et l’harmonie que «le Trésor d’Israël, le Créateur de l’univers» veut pour le monde, sa conservation et la survie de tous au gré de pluies réglées et de chaleurs opportunes. Cette œuvre doit nous laisser dans le silence de l’adoration – «sans voix», dit le v. 14 – qui ne cherche plus à contrefaire ni contredire.
Que pourraient devenir ces robots et automatismes devant lesquels on s’extasie si facilement sinon des objets qui, prolongeant nos désirs et le rayon d’action de nos membres et de notre intelligence, nous enferment dans nos limites sans fenêtre sur le Mystère de la rédemption.
À moins qu’ils se contentent de leur rang d’outils: «Tout est à vous … mais vous êtes à Christ et Christ est à Dieu» (1 Co 3, 21-23).