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Combien de temps, Seigneur, vas-tu m’oublier,3
Combien de temps aurai-je l’âme en peine4
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu ! *5
que l’adversaire ne crie pas : « Victoire ! »6
Moi, je prends appui sur ton amour ; †Temps du carême
Lundi de la deuxième semaine
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Dieu éternel et miséricordieux,
allume en nous le feu de ton amour,
que sa flamme nous purifie de nos péchés
et nous rende dignes de t’adorer en esprit et en vérité,
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
O Dieu vivant
Commentaire
La religion n’est pas que privée.
« La religion concerne la vie privée et elle seule ! » On l’entend souvent dire dans un sens louable de recherche de paix sociale et confessionnelle.
Mais… une pratique religieuse a des impacts sur la vie sociale, sur les choix politiques, économiques – comme le rappelle cette prophétie de Jérémie.
Un croyant ne peut pas serrer sa foi dans le petit étui de son cœur et de sa vie ! Si l’on est à l’écoute de Dieu, il est impossible d’être indifférent aux questions de justice sociale, impossible de se cantonner dans des pratiques de piété !
Car une prise au sérieux de la Parole divine fait déborder le cœur du chrétien individuel et se répand en dehors des lieux de culte. Impossible encore de se contenter d’attitudes charitables au coup par coup, d’apaiser sa conscience en appliquant des pansements rapides sur les situations d’injustice : bien plus radical, le message de Jérémie invite à refuser activement toute forme d’exploitation de l’immigré, de la veuve et de l’orphelin – c’est-à-dire de toute personne sans ressources ni défense assurées.
Aujourd’hui, l’on parlerait de travailleurs des pays pauvres, exploités chez eux ou chez nous, de familles monoparentales, de chômeurs trop jeunes ou trop âgés pour trouver un emploi, de petits entrepreneurs étouffés par la conjoncture, et la liste ne s’arrêterait pas là ! Car il existe des situations d’exploitation subtiles à déceler et difficiles à éradiquer.
L’appel de Jérémie exige de veiller aux structures et aux mécanismes de nos sociétés.
Comme croyants, nous voilà donc invités à amender notre conduite (v. 5), littéralement à « faire bons nos bons chemins », c’est-à-dire à agir pour le bien, selon les préceptes d’entraide et de respect chers à notre tradition judéo-chrétienne. Il en va de la crédibilité de notre foi.