2
Comme un c
erf altéré
ch
erche l’eau vive, *
ainsi mon
âme te cherche
t
oi, mon Dieu.
3
Mon âme a s
oif de Dieu,
le Die
u vivant ; *
quand pourr
ai-je m’avancer,
par
aître face à Dieu ?
4
Je n’ai d’autre p
ain que mes larmes,
le jo
ur, la nuit, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
5
Je me souviens,
et mon
âme déborde : *
en ce temps-là,
je franchiss
ais les portails !
Je conduisais vers la mais
on de mon Dieu
la multit
ude en fête, *
parm
i les cris de joie
et les acti
ons de grâce.
℟
6
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
~
7
Si mon
âme se désole,
je me souvi
ens de toi, *
depuis les terres du Jourd
ain et de l’Hermon,
depuis mon h
umble montagne.
8
L’abîme appel
ant l’abîme
à la v
oix de tes cataractes, *
la masse de tes fl
ots et de tes vagues
a pass
é sur moi.
9
Au long du jo
ur, le Seigneur
m’env
oie son amour ; *
et la nuit, son ch
ant est avec moi,
prière au Die
u de ma vie.
10
Je dirai à Die
u, mon rocher :
« Pourqu
oi m’oublies-tu ? *
Pourquoi v
ais-je assombri,
press
é par l’ennemi ? »
11
Outrag
é par mes adversaires,
je suis meurtr
i jusqu’aux os, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
℟
12
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
Commentaire
Tenir, en attendant !
« Le blé qui aura poussé tout seul » (v. 30) : c’est peu ! D’autant que cette maigre récolte est programmée pour l’année suivante. Pour un peuple que l’ennemi a affamé jusqu’à lui annoncer qu’il va être réduit à « manger ses excréments et boire son urine » (Es 36,12), la délivrance annoncée mettra du temps à déployer ses effets. Dans l’entre-temps, il y aura peut-être encore des gens qui mourront d’inanition. L’exaucement est un long chemin qui nécessite une foi, une persévérance d’autant plus grande que l’enthousiasme qui a fulguré à son annonce laisse l’œil aveuglé et incapable de lire la nuit qui dure encore pour un temps.
Le temps où justement il faut tenir.
Le statut du chrétien qui vit entre le déjà et le pas encore. « Celui qui tiendra jusqu’au bout recevra la couronne de vie » (Ap 2, 10).
Mais un « fait divers » massif et dramatique suit de peu l’annonce, par Esaïe, du desserrement de l’étau assyrien : ces 185’000 morts dans son camp militaire qu’on découvre au petit matin. On ne sait rien de ce qui s’est passé. Un séisme, une épidémie (méningite : c’est rapide et violent), ou la peste ? « Un ange du Seigneur intervint », est-il sobrement mentionné… Un exécutant, qu’il soit de nature humaine ou autre, de la volonté libératrice de Dieu en faveur de son peuple enserré dans une configuration critique. Il y a aussi cette révolution de palais et ce parricide. Autant de coups de vent qui font se tourner – dans le désordre, mais à point nommé – les pages du livre de l’Histoire. Des constantes dans l’histoire de l’Israël biblique…