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Clameurs de joie et de victoire *16
le bras du Seigneur se lève, *17
Non, je ne mourrai pas, je vivrai18
il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,19
Ouvrez-moi les portes de justice :20
« C’est ici la porte du Seigneur :21
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :22
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs23
c’est là l’œuvre du Seigneur,24
Voici le jour que fit le Seigneur,25
Donne, Seigneur, donne le salut !26
Béni soit au nom du Seigneur27
Dieu, le Seigneur, nous illumine. *28
Tu es mon Dieu, je te rends grâce, *29
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Commentaire
Une puissance de vie!
La peur domine dans ce récit.
Tout commence par une question légitime: comment faire avec cette pierre?
Puis intervient l’étonnement: tiens, elle est déjà roulée! Ensuite, c’est la frayeur: il y a un homme à l’intérieur du tombeau! Fuyons! Cet homme cherche bien sûr à les rassurer et leur donne une mission. Pourtant, la frayeur demeure et se fait tremblement de crainte.
De prime abord, on pourrait porter un jugement défavorable sur ces femmes et considérer leur peur comme illégitime.
Et si on faisait l’inverse?
Saluons cette peur, cette terreur sacrée: «Ma chair frissonne de la frayeur que tu inspires, je crains tes jugements» (Psaume 119,120).
Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle frayeur. Cette peur témoigne de ce que ces femmes ont compris de l’événement; il n’était pas anodin, car là prenait place le mystère, un miracle tellement énorme qu’il faisait battre les cœurs plus vite, qu’il faisait jaillir des sentiments forts.
Il ne s’agit pas de prêcher un Dieu terrifiant. Ce qui effraie les femmes, c’est que Dieu est puissance de vie et puissance d’amour.
Comme dit Pierre Teilhard de Chardin: «Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées et la pesanteur, nous exploiterons l'énergie de l'amour. Alors, pour la seconde fois dans l'histoire du monde, l'homme aura découvert le feu.»