Jeudi 13 Avril 2017

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Semaine Sainte

Semaine

Jeudi saint

Complément

Psaume

Psaume 38 (37)

Ne m’abandonne jamais

2
Seigneur, corrige-moi sans colère
 
et reprends-moi sans violence.

3
Tes flèches m’ont frappé,
 
ta main s’est abattue sur moi.
4
Rien n’est sain dans ma chair sous ta fureur,
 
rien d’intact en mes os depuis ma faute.

5
Oui, mes péchés me submergent,
 
leur poids trop pesant m’écrase.
6
Mes plaies sont puanteur et pourriture :
 
c’est là le prix de ma folie.

7
Accablé, prostré, à bout de forces,
 
tout le jour j’avance dans le noir.
8
La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles,
 
plus rien n’est sain dans ma chair.

 
          ~

9
Brisé, écrasé, à bout de forces,
 
mon cœur gronde et rugit.
10
Seigneur, tout mon désir est devant toi,
 
et rien de ma plainte ne t’échappe.

11
Le cœur me bat, ma force m’abandonne,
 
et même la lumière de mes yeux.
12
Amis et compagnons se tiennent à distance,
 
et mes proches, à l’écart de mon mal.

13
Ceux qui veulent ma perte me talonnent,
 
ces gens qui cherchent mon malheur ;
 
ils prononcent des paroles maléfiques,
 
tout le jour ils ruminent leur traîtrise.

 
          ~

14
Moi, comme un sourd, je n’entends rien,
 
comme un muet, je n’ouvre pas la bouche,
15
pareil à celui qui n’entend pas,
 
qui n’a pas de réplique à la bouche.

16
C’est toi que j’espère, Seigneur :
 
Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras.
17
J’ai dit : « Qu’ils ne triomphent pas,
 
ceux qui rient de moi quand je trébuche ! »

18
Et maintenant, je suis près de tomber,
 
ma douleur est toujours devant moi.
19
Oui, j’avoue mon péché,
 
je m’effraie de ma faute.

20
Mes ennemis sont forts et vigoureux,
 
ils sont nombreux à m’en vouloir injustement.
21
Ils me rendent le mal pour le bien ;
 
quand je cherche le bien, ils m’accusent.

22
Ne m’abandonne jamais, Seigneur,
 
mon Dieu, ne sois pas loin de moi.
23
Viens vite à mon aide,
 
Seigneur, mon salut !

Lectures du jour

Commentaire

Quelque chose de pas normal

La sueur de Jésus a la couleur du sang.

Nous le savons d'expérience, un simple mouvement de honte ou de colère fait déjà monter le sang au visage. L'angoisse qui saisit Jésus n'est pas la réaction normale et élémentaire d'une volonté de vivre devant la mort imminente. Son cœur est en proie à des convulsions et près de se rompre et de se fendre.
Pourquoi Jésus a-t-il donc éprouvé une telle peur devant son supplice alors que l'histoire nous offre tant d'exemples de morts calmes et courageuses? Les anciens théologiens comprennent bien ce qui se passe ici: Jésus sue pour guérir la maladie d'Adam, il descend littéralement aux enfers. La volonté de Dieu pour lui, à ce moment décisif de sa carrière, c'est cette mort terrible, tout ensemble manifestation totale et châtiment complet du péché de l'humanité.
Jésus mène un combat plus grand que le combat contre les tentations auxquelles l'être humain est normalement exposé.
Cette sueur de Jésus liquéfie et dissout toutes nos conceptions mièvres d'un Dieu dont le métier est de pardonner. Jésus est en train de « liquider », dans sa personne, la cause perdue de l'humanité.
« Nous voici comme au sanctuaire de l'Evangile, nous sommes entrés dans le Saint des Saints. C'est ici qu'il convient de mettre un sceau à nos lèvres, d'imposer silence à notre imagination, de fermer les yeux et d'adorer…» (Wilfred Monod).

Sujets de prière

Oraison

Dieu d’amour,
écoute notre supplication,
et puisqu’au milieu des épreuves
nous sommes si faibles et ne pouvons tenir,
donne-nous de reprendre vie
dans la passion de ton Fils bien-aimé,
lui qui est vivant et qui règne avec toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.

Cantique 33-09 (du recueil Alléluia)

Qu'il est humble, mon Sauveur