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1
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;Â
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2
tu as pour manteau la lumière !Â
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3
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;Â
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4
tu prends les vents pour messagers,Â
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5
Tu as donné son assise à la terre :Â
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6
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :Â
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7
à ta menace, elles prennent la fuite,Â
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8
Elles passent les montagnes, se ruent dans les valléesÂ
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9
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :Â
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10
Dans les ravins tu fais jaillir des sourcesÂ
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11
elle abreuve les bêtes des champs :Â
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12
les oiseaux séjournent près d’elle :Â
Commentaire
Mystère inépuisable
On est sur place. Ce fut «aujourd’hui, ici face à la montagne». C’est donc ici et maintenant que Dieu parle, comme jadis.
Ici, il m’appelle à rétablir mon observance de l’alliance éternelle. Bien sûr, la perception du sacré n’est de loin pas la même entre lui et moi. Il y a une grande distance entre Dieu et le peuple. Vraiment, il demeure inaccessible.
Sa manifestation est accompagnée de voix, le son d’un cor, fumée, fournaise, tremblement. Et il ne faut surtout pas que le peuple se montre hardi dans sa recherche de Dieu. Celui qui s’approcherait de lui mourrait … C’est la manière dont le livre de l’Exode perçoit le rapport au divin.
Mais on n’en est plus là , de nos jours!
On parle beaucoup plus du Dieu qui est proche, qui se montre en Christ, se tient à mes côtés et m’accompagne. Ou du Dieu qui est en nous par son Esprit. On est passé du Dieu tout autre au Dieu qui se donne à moi ici et maintenant.
Alors, n’y a-t-il plus de séparation entre Dieu et l’homme? Plus de sacré? C’est vrai que le sentiment d’être face au mysterium tremendum, le sacré qui fait trembler, n’est plus d’aujourd’hui. Dieu banalisé? Objet de tant de discours qui ronronnent?
Oui, il faut pourtant garder à l’esprit, conserver comme attitude cette ouverture vers le mystère. Mais pas dans le sens de l’éloignement. Le sacré, l’altérité de Dieu, ce sentiment œuvre pour que Dieu devienne en moi une source inépuisable. Ma démarche n’aura pas de fin.
Si je prétends le toucher, la source s’épuise et je meurs. Si je reste en recherche, toujours vers lui, alors, dans la foi, il deviendra celui qui reste avec moi, mon compagnon de route.