25
Voici l’immensit
é de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux gr
ands et petits,
26
ses batea
ux qui voyagent,
et Léviathan que tu fis pour qu’il s
erve à tes jeux.
27
Tous, ils c
omptent sur toi
pour recevoir leur nourrit
ure au temps voulu.
28
Tu donnes : e
ux, ils ramassent ;
tu ouvres la m
ain : ils sont comblés.
29
Tu caches ton vis
age : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
et reto
urnent à leur poussière.
30
Tu envoies ton so
uffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la f
ace de la terre.
31
Gloire au Seigne
ur à tout jamais !
Que Dieu se réjou
isse en ses œuvres !
32
Il regarde la t
erre : elle tremble ;
il touche les mont
agnes : elles brûlent.
33
Je veux chanter au Seigne
ur tant que je vis ;
je veux jouer pour mon Die
u tant que je dure.
34
Que mon poème lui s
oit agréable ;
moi, je me réjou
is dans le Seigneur.
Commentaire
Le serment de Dieu
L’épître cherche à établir aux yeux de ses lecteurs la supériorité absolue de la prêtrise «selon l’ordre de Melkisédek» sur la prêtrise traditionnelle lévitique. Supériorité de la prêtrise qui vient d’en haut – celle de Melkisédek, avant-poste et avant-propos de celle du Christ – sur la prêtrise institutionnelle. Il s’agit de montrer, par contraste, la grandeur de l’œuvre du Christ qui vient appuyer et refonder en Dieu une foi devenue chancelante.
Le raisonnement des v. 20-22 est proportionnel: «Dans la mesure où la prêtrise du Christ n’est pas établie sans le serment de Dieu … elle est alors garante d’une alliance meilleure». Le mot «alliance» désigne ici non seulement la qualité d’un lien entre Dieu et les hommes, mais aussi le «testament», la dernière disposition de Dieu.
Les versets 23 à 25 font apparaître un nouvel aspect de l’opposition entre les deux types de sacerdoce: les prêtres lévites doivent être nombreux alors que le Christ prêtre est unique. Le premier prend en compte la fatigabilité et la condition mortelle des hommes qui exercent. À l’inverse, l’œuvre du Christ se déroule de manière ininterrompue dans le temps (25). Le Christ possède en permanence les qualités de sainteté rituelle, qui ne sont que provisoires chez le prêtre.
Enfin, à la fois prêtre sacrifiant et victime offerte, Jésus a tout accompli une fois pour toutes, et donc pour toujours. Blaise Pascal s’écrie: «Il demande pardon à ma place, il prie, il supplie pour mon iniquité, jusqu’à sa fin, jusqu’à ma fin! Puis-je dormir pendant ce temps-là?» Pas du sommeil du juste, certes … mais du pécheur qui, se sachant toujours pécheur et pourtant toujours pardonné, dort, veille, prie et travaille dans la paix.