Lundi 12 Mars 2018

Temps

Temps du carême

Semaine

Lundi de la quatrième semaine

Complément

Psaume

Psaume 22 (21), 2-11

Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

2
Mon Dieu, mon Dieu,
 
   pourquoi m’as-tu abandonné ? *
 
Le salut est loin de moi,
 
   loin des mots que je rugis.

3
Mon Dieu, j’appelle tout le jour,
 
   et tu ne réponds pas ; *
 
même la nuit,
 
   je n’ai pas de repos.

4
Toi, pourtant, tu es saint,
 
toi qui habites les hymnes d’Israël !
5
C’est en toi que nos pères espéraient,
 
ils espéraient et tu les délivrais.
6
Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ;
 
en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus.

7
Et moi, je suis un ver, pas un homme,
 
raillé par les gens, rejeté par le peuple.
8
Tous ceux qui me voient me bafouent,
 
ils ricanent et hochent la tête :
9
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
 
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

10
C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère,
 
qui m’a mis en sûreté entre ses bras.
11
À toi je fus confié dès ma naissance ;
 
dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

 
          ~

Lectures du jour

Commentaire

Le sang de l'alliance

" Testament " a son origine dans un mot grec qui signifie contrat, convention - ce que le latin a rendu par testamentum : témoignage, testament.
En grec, le mot a un sens plus large qu'en latin : il s'enrichit de la notion d'alliance. L'alliance est une démarche qu'un plus puissant offre à un plus faible, une sorte de contrat de vassalité avec des obligations réciproques. Celles-ci sont solennelles au point que leur non respect appelle une sanction de mort. Au moment de la conclusion de cette sorte de 'pacte', une bête est sacrifiée, le sang - c'est-à-dire la vie - est répandu pour montrer à tous que le respect de l'alliance est une affaire de vie et de mort. La religion israélite, à travers Abraham et Moïse, a repris et réinterprété cette vision de l'Orient Ancien.

Pour la première alliance, telle que développée dans l'Ancien Testament - on dit aussi le 'Premier Testament' - la signature est celle du sang des sacrifices. Les paroles de Moïse le rappellent : " Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous ". Ces mots sont repris par Jésus, modifiés en vue d'une nouvelle alliance : " Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, versé pour vous. " Le rite du sang se veut purificateur : à terre, le sang répandu, c'est la mort, mais le sang qui circule, c'est la vie. L'image du sang, fruit de la vigne, transforme le contenu du sacrifice en action de grâce. La coupe de la cène est eucharistique. Le souvenir devient un mémorial.

Le lecteur constate l'influence hellénistique qui s'est glissée dans la foi israélite : le monde des réalités célestes se superpose à celui, terrestre, de la copie de main d'homme. Ainsi, pour les premiers chrétiens d'origine hébraïques destinataires de cette lettre, le sanctuaire est dans le ciel, à la manière des idées du monde platonicien.

Alors que les sacrifices, expiatoires des manquements à l'alliance, doivent toujours à nouveau avoir lieu, le Christ Agneau immolé enlève, en une seule fois, les péchés de tous.

Sujets de prière

Oraison

Dieu tout-puissant,
qui as donné ton Fils unique et bien-aimé
pour qu’il soit le sacrifice expiatoire de nos péchés,
en même temps qu’un modèle de vie parfaite,
fais-nous la grâce de recevoir avec reconnaissance
le salut qu’il nous a acquis;
donne-nous aussi de suivre fidèlement
le chemin que tu nous as ouvert par lui,
Jésus-Christ, notre Seigneur.

Cantique 36-26 (du recueil Alléluia)

O Dieu vivant !