2
Il est grand, le Seigneur, hautem
ent loué, †
dans la v
ille de notre Dieu, *
3
sa sainte montagne, alti
ère et belle,
joie de to
ute la terre.
La montagne de Sion, c’est le p
ôle du monde,
la cit
é du grand roi ; *
4
Dieu se rév
èle, en ses palais,
vr
aie citadelle.
5
Voici que des r
ois s’étaient ligués,
ils avanç
aient tous ensemble ; *
6
ils ont vu, et soud
ain stupéfaits,
pris de pan
ique, ils ont fui.
7
Et voilà qu’un tremblem
ent les saisit :
douleurs de f
emme qui accouche ; *
8
un vent qui so
uffle du désert
a brisé les vaissea
ux de Tarsis.
9
Nous l’avions entend
u, nous l’avons vu
dans la ville du Seigneur, Die
u de l’univers, *
dans la ville de Die
u, notre Dieu,
qui l’affermir
a pour toujours.
10
Dieu, nous reviv
ons ton amour
au milie
u de ton temple. *
11
Ta louange, c
omme ton nom,
couvre l’étend
ue de la terre.
Ta main droite qui d
onne la victoire
12
réjouit la mont
agne de Sion ; *
les villes de Jud
a exultent
dev
ant tes jugements.
13
Longez les remp
arts de Sion,
compt
ez ses tours ; *
14
que vos cœurs s’épr
ennent de ses murs :
contempl
ez ses palais.
Et vous direz aux
âges qui viendront :
15
« Ce Die
u est notre Dieu, *
pour toujo
urs et à jamais,
notre gu
ide pour les siècles. »
Commentaire
Fermée, une porte fait réfléchir !
Quatorze ans jour pour jour après la chute de Jérusalem, Ezékiel est à nouveau gratifié d’une vision, saisi par elle : il voit ce que sera le temple reconstruit, en reçoit pour ainsi dire le plan et les calculs, qui occuperont les huit derniers chapitres de son livre.
Ce bloc final, rébarbatif à une lecture superficielle, peut s’animer de riches couleurs spirituelles lorsqu’on comprend que le temple nouveau tel que décrit est en réalité toute une ville, la ville sainte, Jérusalem purifiée par sa souffrance, sanctifiée par la grâce de Dieu. On est arrivé au bout de l’Histoire, là où débute l’Eternité. La ville tient tout entière dans le temple, et celui-ci est la ville où les hommes peuvent enfin vivre et agir sous le regard de Dieu. C’est vraiment la « Cité de Dieu » chère à saint Augustin, largement célébrée dans l’Apocalypse, lequel recourt aux images d’Ezékiel.
Un homme à l’apparence du bronze poli (40, 3), tenant un cordeau d’arpenteur et un roseau (kanôn) comme unité de mesure, fait visiter la ville-temple au prophète et le prend à témoin des harmonies topographiques qu’il vérifie. Tout doit parler de la sainteté de Dieu, des règles qui en garantissent le partage avec les hommes et de la manière dont il veut être servi désormais.
Le point sensible est cette fameuse porte orientale (v. 1), qui doit rester fermée par respect pour la gloire de Dieu qui y est passée en laissant son empreinte. Pourtant « le prince » – certainement une désignation générique des hauts personnages d’Israël – peut prendre place à son alentour pour le repas sacrificiel. Cette porte est donc à la fois un lieu de crainte et d’amour, de barrage et d’ouverture communautaire.
« Je suis la porte, disait Jésus, celui qui entre par moi sera sauvé, il ira et viendra, il trouvera sa nourriture » (Jn 10, 9).