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Tu me libères des querelles du peuple,Â
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au premier mot, ils m’obéissent.Â
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ces fils d’étrangers capitulent :Â
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Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !Â
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ce Dieu qui m’accorde la revanche,Â
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Tu me délivres de tous mes ennemis, †Â
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Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,Â
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51
Il donne à son roi de grandes victoires, *Â
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Commentaire
Diplomatie de haute qualité fait sécurité
Par rapport à celui d’hier, le récit d’aujourd’hui a quelque chose d’apaisant : enfin des gens raisonnables qui traitent les inévitables conflits – il s’agit encore et toujours d’eau, vie des troupeaux et des hommes – avant qu’ils ne s’enveniment !
Pourtant, la principale difficulté de ce court récit réside dans une apparente incohérence. On sent une rupture entre les v. 24 et 25. Il s’agit, dans les transactions entre Abimélek et Abraham, de deux affaires qui se situent sur des plans différents en matière de droit.
Dans les v. 22-24, 27 et 31, Abimélek est encore tourmenté de ce qui s’est passé entre lui et Abraham : inspiré par la peur, ce dernier avait menti à Abimélek en faisant passer Sara pour sa sœur afin de la lui « prêter » en échange du droit de traverser le pays en toute sérénité (édifiant chapitre 20 !). Il n’est donc pas certain de la loyauté d’Abraham, dont il sait par ailleurs qu’il est sous la protection d’un Dieu puissant.
Tout notables qu’ils sont, ces deux hommes sont régis par la peur. Abimélek presse donc Abraham de conclure un traité qui situe leurs relations réciproques sur un fondement juridique stable. Affaire conclue : c’est une alliance, avec cadeaux réciproques et désignation d’un lieu de mémoire.
Dans les v. 25-26, 28-30 et 32, c’est une affaire de puits qu’il faut régler. Enjeux concrets, règlements plus faciles.
Ces deux récits s’interpénètrent donc, car l’éditeur final de ces traditions orales veut montrer comment, pour un temps assez long, Abraham a pu vivre comme étranger sur le territoire des Philistins. Grâce à un accord entre gens de bonne foi, plus durable que le mensonge et la ruse.