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2
C’est le péché qui parleÂ
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3
Il se voit d’un Å“il trop flatteurÂ
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4
il n’a que ruse et fraude à la bouche,Â
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5
Il prépare en secret ses mauvais coups. †Â
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6
Dans les cieux, Seigneur, ton amour ;Â
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7
Ta justice, une haute montagne ;Â
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8
qu’il est précieux ton amour, ô mon Dieu !Â
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9
ils savourent les festins de ta maison ; *Â
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10
En toi est la source de vie ;Â
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11
Garde ton amour à ceux qui t’ont connu,Â
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12
Que l’orgueilleux n’entre pas chez moi,Â
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13
Voyez : ils sont tombés, les malfaisants ;Â
Commentaire
La pierre de vérité
Vers l’an 700 av. J-C, Israël du sud, le Royaume de Juda est sous la domination du roi d’Assyrie. À l’insu de ce dernier, Ezéchias, roi de Juda, fait alliance avec son voisin du sud, l’Egypte, autre grande puissance du moment, en pleine déliquescence. Cette alliance est appelée « pacte avec le séjour des morts », sans doute parce que la religion des Egyptiens accorde une grande importance aux morts et à la vie de l’au-delà .
Pour Esaïe, l’action politique n’est indépendante ni de la religion ni de la morale : elle doit être basée sur la confiance mise en Dieu et non sur l’aide intéressée d’autres pouvoirs.
L’image d’une pierre angulaire, fondement d’une nouvelle construction, évoque une nouvelle société, un nouvel ordre moral basé sur des critères de droit et de justice.
Les premiers chrétiens ont vu dans cette pierre d’Esaïe la personne de Jésus, fondement d’une nouvelle communauté – un temple dont nous sommes les pierres vivantes construites sur Jésus, la pierre angulaire.
Même si le prophète n’avait pas en tête cette vision précise, elle correspond à la vision d’espérance que donne la foi, celle d’une nouvelle économie de vie au sein d’un monde de mensonge et de mort.