1
Seigneur, ent
ends ma prière ; †
dans ta justice éco
ute mes appels, *
dans ta fidélit
é réponds-moi.
2
N’entre pas en jugement av
ec ton serviteur :
aucun vivant n’est j
uste devant toi.
3
L’ennemi ch
erche ma perte,
il foule au s
ol ma vie ;
il me fait habit
er les ténèbres
avec les m
orts de jadis.
4
Le souffle en m
oi s’épuise,
mon cœur au fond de m
oi s’épouvante.
5
Je me souviens des jours d’autrefois,
je me redis to
utes tes actions, *
sur l’œuvre de tes m
ains je médite.
6
Je tends les m
ains vers toi,
me voici devant toi comme une t
erre assoiffée.
7
Vite, réponds-m
oi, Seigneur :
je suis à bo
ut de souffle !
Ne me cache p
as ton visage :
je serais de ceux qui t
ombent dans la fosse.
8
Fais que j’entende au mat
in ton amour,
car je c
ompte sur toi.
Montre-moi le chem
in que je dois prendre :
vers toi, j’él
ève mon âme !
9
Délivre-moi de mes ennem
is, Seigneur :
j’ai un abr
i auprès de toi.
10
Apprends-moi à f
aire ta volonté,
car tu
es mon Dieu.
Ton so
uffle est bienfaisant :
qu’il me guide en un pa
ys de plaines.
11
Pour l’honneur de ton nom, Seigne
ur, fais-moi vivre ;
à cause de ta justice, tire-m
oi de la détresse.
Commentaire
Plus éternel que le soleil!
Dieu veille toujours et choisit son heure pour intervenir. Cette fois, c’est lui qui se montre à Moïse. Cet acte de se présenter et la parole qui l’explique porte toute l’histoire de l’Exode et installe Moïse dans la rangée magistrale, patriarcale, d’Abraham et ses descendants immédiats.
Moïse a quitté l’Egypte. Mais, Moïse parti, la situation des Hébreux dans ce pays n’a pas changé. Même la mort du pharaon Ramsès II, de la 19e dynastie (12e s. avant notre ère) – grand bâtisseur et ardent consommateur de main d’œuvre – ne modifie fondamentalement rien à leur statut d’esclave. Le périple de Moïse l’amène jusqu’à l’Horeb (= le Sinaï), dite «Montagne de Dieu».
Voici le buisson, riche de tout le symbolisme du feu: lumière, chaleur, insaisissable, nécessaire et, pour une fois, pas destructeur.
Toute l’attention de Moïse est mobilisée: il va pouvoir se mettre en présence de Celui qui l’appelle, l’Agissant, le Voyant qui entend et connaît, qui est descendu et envoie.
Il se révèle sous la forme d’un buisson qui brûle sans se consumer. Image simple et parfaite du mystère de la plénitude éternelle. Car tout se consume sur la terre, chaque minute nous consume. Mais le Seigneur ne se consume pas: il est le même, ardent hier, aujourd’hui, éternellement.