1
Rendez grâce au Seigneur : il est bon,2
Rendez grâce au Dieu des dieux,3
Rendez grâce au Seigneur des seigneurs,4
Lui seul a fait de grandes merveilles,5
lui qui fit les cieux avec sagesse,6
qui affermit la terre sur les eaux,7
Lui qui a fait les grands luminaires,8
le soleil qui règne sur le jour,9
la lune et les étoiles, sur la nuit,10
Lui qui frappa les Égyptiens dans leurs aînés,11
et fit sortir Israël de leur pays,12
d’une main forte et d’un bras vigoureux,13
Lui qui fendit la mer Rouge en deux parts,14
et fit passer Israël en son milieu,15
y rejetant Pharaon et ses armées,16
Lui qui mena son peuple au désert,17
qui frappa des princes fameux,18
et fit périr des rois redoutables,19
Séhon, le roi des Amorites,20
et Og, le roi de Basan,21
pour donner leur pays en héritage,22
en héritage à Israël, son serviteur,23
Il se souvient de nous, les humiliés,24
il nous tira de la main des oppresseurs,25
À toute chair, il donne le pain,26
Rendez grâce au Dieu du ciel,
Commentaire
Le désert, lieu d’ouverture, lieu qui me parle.
Ici se pose la question de notre identité. Qu’on soit juif ou chrétien de naissance, peu importe. La question est plutôt d’être en cohérence avec soi (v. 9).
Matthieu nous invite à trouver une voie qui soit en accord avec nos convictions personnelles, une foi qui corresponde à nos valeurs, qui donne un sens à notre vie, même en plein désert. En hébreu, selon une étymologie possible, c’est aussi «le lieu qui me parle». Pour cela, nous devrons prendre du recul, nous éloigner, faire nos propres choix, afin de retrouver ce qui fait foi pour nous.
Mais cet accord à soi est toujours à revoir (conversion ou changement de mentalité), un peu comme un musicien qui rajuste ou raccorde son instrument plusieurs fois, même en plein concert.
Un autre aspect de notre identité, en lien avec le Christ, est mis en lumière ici.
Jean-Baptiste s’oppose à Jésus qui veut être baptisé par lui. Jean-Baptiste tergiverse, car il a le sentiment de ne pas lui arriver à la cheville! Le débat coupe court, car Jésus lui dit : «Laisse tomber (sens du verbe grec)! C’est à nous de faire avancer la justice.»
Nos vies contiennent leur part d’échecs, de ratés, qui ne sont pas perdues pour autant mais peuvent s’enraciner dans un projet commun, celui d’accomplir la justice de Dieu. Notre vocation fait notre identité.
Même si, bien plus que Jean-Baptiste, on pourrait avoir des complexes, cette parole nous rend optimistes et confiants : Dieu est présent dans la multiplicité de nos histoires humaines.
Dans les lieux déserts de nos vies, il nous appelle.