44
Tu me libères des quer
elles du peuple,
tu me places à la t
ête des nations.
Un peuple d’inconn
us m’est asservi :
45
au premier m
ot, ils m’obéissent.
Ces fils d’étrang
ers se soumettent ; †
46
ces fils d’étrang
ers capitulent :
en tremblant ils qu
ittent leurs bastions.
~
47
Vive le Seigneur ! Bén
i soit mon Rocher !
Qu’il triomphe, le Die
u de ma victoire,
48
ce Dieu qui m’acc
orde la revanche,
qui soumet à mon pouv
oir les nations !
49
Tu me délivres de to
us mes ennemis, †
tu me fais triomph
er de l’agresseur,
tu m’arraches à la viol
ence de l’homme.
50
Aussi, je te rendrai gr
âce parmi les peuples,
Seigneur, je fêter
ai ton nom.
51
Il donne à son roi de gr
andes victoires, *
il se montre fidèle à son messie,
à David et sa descend
ance, pour toujours.
Commentaire
Les émigrés au milieu d’eux
On retrouve, comme dans le Deutéronome (27 et 28) une lecture de toute la loi édictée par Dieu et donnée par Moïse. Lecture devant le peuple assemblé sur les deux monts qui dominent Sichem, sanctuaire et lieu de rassemblement.
Mais c’est la première lecture de la loi en Terre Promise. La loi pour vivre ensemble au désert est encore la loi pour vivre ensemble «à la maison». C’est la même, ni plus souple ni plus dure, elle se réfère toujours à Dieu. Cette lecture soude le peuple au cœur de sa conquête.
La mention, par contre, de «l’émigré aussi bien que l’indigène» (au v. 33) est assez drôle à première vue: les Hébreux qui s’installent dans le pays sont des… émigrés, même si c’est un retour après des générations et des générations. Alors qui sont effectivement ces émigrés, «qui vivent au milieu d’eux» (v. 34)?
C’est que le rédacteur raconte tout ça bien plus tard, et il est important de déjà mentionner les émigrés qu’il connaît de son temps. Toute personne qui fait corps avec le peuple hébreu est soumise à la loi, mais est aussi bénéficiaire de la loi. Le sabbat est jour libéré de travail pour tous, la justice est équitable pour tous. Il est vrai que l’émigré d’alors, c’est surtout la personne d’une autre tribu d’Israël qui vient vivre dans le territoire de la tribu voisine, plutôt qu’un «vrai» étranger. Il n’empêche: la loi de Dieu, la loi du vivre-ensemble est valable et équitable pour tous, pour nous, pour les émigrés, pour les réfugiés, pour les grands et les petits. Les nouveaux installés sont tenus de s’y soumettre, sans vouloir importer leurs coutumes, et la loi les protège eux aussi, comme tout un chacun.